C’est un véritable bras de fer qui commence entre l’exécutif et la fonction publique. Les principaux syndicats de la fonction publique (CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP) ont appelé à une journée de mobilisation nationale le 5 décembre 2024.
Grève du 5 décembre 2024 : hôpitaux, écoles… qu’est-ce qui sera fermé ?
Les jours à venir s'annoncent plus que tendus : hôpitaux, écoles, mairies, police municipales... Plusieurs secteurs clés de la Fonction publique seront en grève afin de protester contre les réformes annoncées par le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian. Ce mouvement pourrait s'étendre sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines, si la situation ne se décante pas.
Des écoles et cantine scolaire à l'arrêt
L'Éducation nationale figure parmi les secteurs les plus touchés par cette grève de la fonction publique. De nombreuses écoles et cantines scolaires ont déjà annoncé leur fermeture partielle ou totale. Dans le primaire notamment, de nombreux enseignants cesseront entièrement leur travail, entraînant des fermetures massives d’établissements scolaires : 65 % des salariés du primaire rejoindront le mouvement, selon les prévisions du principal syndicat de l'enseignement, FSSNUipp. Si vous êtes parent, n'hésitez pas à vous rapprocher de l'établissement de votre enfant si celui-ci ne vous a pas déjà informé des perturbations prévues pour la journée de grève du 5 décembre 2024.
Face à ce mouvement social, un grand nombre de municipalités ont mis en place des solutions temporaires, telles que l'accueil des enfants dans des centres de loisirs ou des distributions de pique-niques pour les enfants. Mais ces mesures restent limitées et ne suffiront pas, à elles seules, à couvrir les besoins. Un véritable casse-tête pour les parents, qui seront contraints de s'organiser en conséquence et de trouver une solution par eux-mêmes et ce d'autant plus du fait que la grève pourrait s'étendre. Le syndicat SUD Éducation ayant en efft déposé un préavis allant du 21 novembre au 20 janvier 2025.
Tensions aussi dans les hôpitaux et les administrations
Les hôpitaux se préparent également à une journée difficile. Des débrayages sont prévus dans plusieurs établissements. Fort heureusement, les services d'urgence des établissements de santé devraient être maintenus. En revanche, les services dits non essentiels, comme les administrations des hôpitaux, participeront, pour une grande partie d'entre eux, à l'appel à la grève de leurs syndicats, ces derniers ayant déposé un premier préavis de grève reconductible en octobre. Le personnel hospitalier justifie sa mobilisation par des conditions de travail de plus en plus dégradées, un manque de reconnaissance et, surtout, le sous-effectif de leurs services.
Les services de polices municipales, les administrations publiques, notamment les mairies, les préfectures, les conseils départementaux, régionaux, ou encore les services des impôts, ont également annoncé qu'ils rejoindront la grève. Par conséquent, attendez-vous à des retards si vous avez des dossiers en cours de traitement.
Pourquoi cette grève de la Fonction publique ?
Ce mouvement fait suite à des réformes annoncées par le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, visant à dégager 1,2 milliard d'euros d'économies pour l'État, et à lutter contre « l'absentéisme » des fonctionnaires. Parmi les points de crispation figurent :
- L’introduction de trois jours de carence en cas d’arrêt maladie.
- La réduction des indemnités pour les congés maladie (prévue pour passer de 100 à 90%)
- La suppression d’une prime dédiée au pouvoir d’achat.
- La réduction des effectifs dans certains services essentiels.
Toutes ces mesures ont été justifiées par la nécessité d'un plan budgétaire d'austérité. Les syndicats réclament, pour leur part, une revalorisation des salaires, gelés depuis plusieurs années, ainsi qu’un véritable dialogue avec le gouvernement.
Une communication plus que bancale de la part du ministre
La moutarde est montée suite à une très mauvaise communication de la part du ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian. Fin novembre 2024, celui-ci a félicité Elon Musk sur X (ex-Twitter) suite à sa nomination à la tête du ministère de « l'Efficacité gouvernementale » par Donald Trump. Le propriétaire de X (ex-Twitter) s'est ainsi vu attribuer la mission de réduire la bureaucratie ainsi que les dépenses de l'État américain. Une communication qui a été prise comme un mépris, voire une menace par ses administrés.
Congratulations on accepting this great challenge @elonmusk ! I look forward to sharing best practices for dealing with excess bureaucracy, cutting red tape and rethinking public organisations to benefit the efficiency of public employees. https://t.co/CgHsNSxqRj
— Guillaume Kasbarian (@guillaumekasba) November 13, 2024
Deuxième communication des plus maladroites : dans un entretien exclusif accordé à Paris Match intitulé « L'amour malgré les turbulences », et publié le 3 décembre 2024, le ministre de la Fonction publique apparaît avec son compagnon ainsi que son animal de compagnie, alors même que le gouvernement est à deux doigts de tomber en raison de deux motions de censure déposées à l'encontre du Premier ministre Michel Barnier, et que les principaux syndicats de la Fonction publique ont appelé à une mobilisation générale de ses administrés...
Guillaume Kasbarian, l'amour malgré les turbulences.
Entretien avec @FlBuisson 👉https://t.co/48C1XGrG3Y @guillaumekasba pic.twitter.com/1uOTJELRlO
— Paris Match (@ParisMatch) December 3, 2024