La gendarmerie nationale, incapable de régler les loyers de ses locaux, met en péril les finances de nombreuses communes françaises. Des élus tirent la sonnette d’alarme alors que cette situation devient critique. Dans les Pyrénées-Orientales, certains maires s’inquiètent de ne plus pouvoir boucler leurs budgets, faute de paiement de l’État.
Alerte ! La gendarmerie nationale ne paye plus ses loyers !
La gendarmerie nationale acculée financièrement
La gendarmerie nationale n’est plus en mesure de régler ses loyers, une situation révélée par une enquête de France Bleu Roussillon le 7 octobre 2024. À Cabestany, près de Perpignan, la maire Édith Pugnet dénonce un montant de 236 388 euros de loyers impayés, une somme qui risque de peser lourd sur le budget de la commune. Et plusieurs municipalités françaises sont concernées ! En 2024, il manquerait environ 200 millions d’euros dans les fonds alloués à la gendarmerie. Cette crise budgétaire expose les collectivités à des difficultés financières croissantes, et les élus n’ont d’autre choix que de se faire entendre.
Pour beaucoup de communes, les loyers perçus de la gendarmerie sont très importants pour rembourser les emprunts contractés pour la construction des locaux. Comme l’explique Edmond Jorda, président des associations des maires des Pyrénées-Orientales, « Ces communes se sont endettées pour pouvoir construire les locaux de gendarmerie et les loyers leur permettent de payer les annuités d’emprunts. ». Ce problème, qui pourrait prendre une ampleur nationale, n’est pas sans conséquence : certaines communes pourraient se retrouver en grande difficulté si l’État ne régularise pas rapidement la situation.
Une loi de finances rectificative serait en préparation
Face à l’ampleur du problème, plusieurs élus ont interpellé le ministère de l’Intérieur. La sénatrice LR des Pyrénées-Orientales, Lauriane Josende, a indiqué que le ministère est conscient de la situation et qu’une loi de finances rectificative est en préparation. Mais l’attente pourrait durer plusieurs mois, et certaines communes risquent d’étouffer financièrement d’ici là. D’autres élus dénoncent un manque de réactivité de la part de l’État, pointant du doigt une situation jugée « ubuesque et inacceptable ». Les mots des maires sont durs, à l’image de Cyrille Bernardin, adjoint aux finances de Cabestany, qui rappelle que les collectivités « payent les pots cassés pour les erreurs de l’État ».
De nombreuses communes en France sont confrontées à des retards de paiement similaires. Dans l'Yonne, le président de la communauté de communes de l’Aillantais a été informé que la gendarmerie allait geler ses loyers. Un acte incompréhensible pour Mahfoud Aomar, maire de la communauté, qui rappelle que « ce sont les gendarmes eux-mêmes qui expulsent les gens qui ne paient pas leur loyer ». Ce paradoxe suscite l’indignation des élus, et met en lumière une gestion financière défaillante de la part de l’État.