Dans le sillage de la crise ukrainienne, la France diversifie ses sources d’approvisionnement en gaz et s’oriente massivement vers l’Algérie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une augmentation de 92,1% des importations de gaz algérien en seulement six mois. Ce nouvel élan dans les relations énergétiques franco-algériennes pourrait-il être une aubaine pour les deux pays ?
Gaz : d’où viennent désormais les importations ?
La renaissance du commerce franco-algérien
Depuis le début de la crise ukrainienne, l'Europe se retrouve face à un défi majeur : la sécurisation de son approvisionnement en gaz. La France ne fait pas exception. Elle a su rapidement trouver une alternative au gaz russe. Selon un récent rapport des douanes françaises, les importations de gaz algérien en France ont grimpé de 92,1% en l'espace de six mois. Cette augmentation est loin d'être anecdotique ; elle représente quasiment la moitié de tout le gaz importé par la France.
Le bond dans les importations de gaz algérien n'est que la partie émergée de l'iceberg. Les échanges globaux entre la France et l'Algérie se portent également très bien, avec une hausse de 17,6%, s'élevant à 5,8 milliards d'euros pour le premier semestre de cette année. « Ce n'est pas simplement une affaire de gaz, c'est une dynamique commerciale globale qui s'est enclenchée ». La nature diversifiée de ces échanges montre que les relations franco-algériennes gagnent en profondeur.
Une nouvelle course énergétique
Au-delà du gaz, l'Algérie se profile comme un fournisseur polyvalent en hydrocarbures. C'est effectivement une politique claire du côté algérien. Elle consiste à ne plus simplement exporter du pétrole brut, mais aussi à soutenir les activités de raffinage. « La valeur des exportations algériennes d'hydrocarbures a connu une hausse de 35,1%, frôlant les 3 milliards d'euros », indique le rapport. Cette tendance s'inscrit dans une volonté algérienne de valoriser ses ressources énergétiques et elle trouve un partenaire de choix en France pour cette diversification.
La France n'est pas la seule à avoir flairé l'opportunité algérienne. L'Italie aussi montre un intérêt croissant, engendrant une concurrence pour les précieuses ressources énergétiques. Néanmoins, Paris n'a aucune intention de céder sa place. "La France planifie une augmentation de près de 50 % de ses importations de gaz algérien". Cette démarche ambitieuse s'inscrit dans une politique plus large de diversification des sources d'énergie, toujours dans l'optique de réduire la dépendance au gaz russe.