Chaque début d’année, la galette des Rois envahit les tables françaises, célébrant l’Épiphanie avec sa délicieuse frangipane et sa fève tant convoitée. Mais, derrière cette tradition gourmande, des facteurs inattendus pourraient impacter ce rendez-vous sucré et traditionnel.
Galette des rois : avec la hausse du beurre, une envolée des prix à prévoir en 2025 ?
Une tradition qui semble immuable pourrait bien connaître une transformation discrète cette année. Entre coûts de production en hausse et matières premières en tension, les artisans et les industriels doivent maintenir l’équilibre. Et les consommateurs, eux, sentiront-ils vraiment la différence ?
La hausse des prix du beurre impacte les fabricants
La galette des Rois, symbole des festivités du mois de janvier, est bien plus qu’une simple tradition culinaire. Chaque année, près de 60 millions d’exemplaires sont vendus en France, entre grandes surfaces et artisans boulangers. Elle représente une part importante du chiffre d’affaires annuel des boulangeries, atteignant parfois 15 % durant les sept semaines de célébration.
Mais en 2024, le prix du beurre a franchi un seuil historique, passant de 5 500 à plus de 8 000 euros la tonne, soit une hausse de 40 % en un an, selon FranceAgriMer. Cet ingrédient représente à lui seul près de la moitié du poids d’une galette à la frangipane, un quart de la crème d'amande et près de la moitié dans le feuilletage. Une telle flambée impacte directement le coût de fabrication. « Le coût de fabrication va donc augmenter, mais les boulangers vont souvent rogner sur leur marge », explique à l'AFP Paul Boivin, directeur général de la Fédération des entreprises de boulangerie-pâtisserie (FEB).
Galette des rois 2025 : une hausse des prix maîtrisée pour préserver les ventes
Le beurre n’est pas le seul ingrédient à peser sur la balance. Les œufs, affectés par la grippe aviaire, ont vu leur prix grimper à 14 euros les 100 unités en décembre 2024, contre 10 euros seulement quelques mois auparavant. Paul Boivin souligne : « En deux ans, la part des matières premières dans le chiffre d’affaires des boulangers est passée de 23 % à 28 %. » Ces augmentations successives compliquent encore davantage la gestion des coûts pour les artisans.
Malgré ces tensions, les professionnels s’efforcent de limiter l’impact sur les consommateurs. Si certains artisans pourraient augmenter leurs prix de quelques centimes par part, cette hausse resterait raisonnable, estime Dominique Anract. En grandes surfaces, les galettes sont toujours proposées à des tarifs variés, entre 4 et 12 euros, tandis que celles des artisans oscillent entre 17 et 30 euros. Pour beaucoup, l’achat ponctuel d’une galette demeure une tradition qu’ils sont prêts à honorer, malgré un léger ajustement des prix. Paul Boivin ajoute : « chacune vend en moyenne 500 à 2.000 galettes pendant cette période, 4.000 à 5.000 pour les mieux placées et jusqu'à 10.000 pour le gagnant du Prix de la meilleure galette. »