La France sous pression européenne pour le budget 2025

Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a affirmé avant une réunion à Luxembourg que le budget 2025 s’inscrira dans le cadre des nouvelles règles budgétaires européennes. Face à une dette publique croissante et des attentes strictes de Bruxelles, le gouvernement français est attendu sur plusieurs fronts économiques et politiques pour redresser les comptes publics.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 8 octobre 2024 à 14h00
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Paris, France, 05-09-2024 : Transfer of power between Gabriel Attal and Michel Barnier as Prime Minister, at the Hotel de Matignon, in Paris. - © Economie Matin
6,1%Le déficit public s'établit à 6,1 % en 2024.

Le gouvernement français s'apprête à présenter ce jeudi le projet de budget 2025, un texte qui s'annonce crucial pour l'avenir économique du pays. Antoine Armand, ministre de l'Économie, a réaffirmé lors d'une rencontre à Luxembourg avec ses homologues européens que ce budget s'inscrira « pleinement dans les nouvelles règles budgétaires européennes ».

Un exercice périlleux pour le budget 2025

La France, qui fait face à une dette publique atteignant 112 % du PIB à la fin juin 2024, soit 3.228,4 milliards d’euros, doit désormais adopter des mesures drastiques pour réduire son déficit, tout en respectant les engagements pris auprès de l’Union européenne.

Antoine Armand a insisté sur la nécessité de restaurer la souveraineté financière nationale, affirmant que « respecter les règles européennes est une question de crédibilité internationale ». Ces règles, qui imposent aux États membres de contenir leur déficit public sous la barre des 3 %, sont aujourd'hui au centre des préoccupations à Bercy. Après le dérapage du déficit à 6,1 % en 2024, le gouvernement vise un retour à 5 % dès 2025, avec l'objectif de revenir sous les 3 % en 2029.

Ce projet de loi de finances pourrait bien être l’un des plus difficiles à adopter sous la Ve République, comme l’a souligné Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes. En cause, un Parlement majoritairement hostile au gouvernement, dirigé par un Premier ministre, Michel Barnier, à la tête d’un exécutif minoritaire. L’opposition parlementaire et la montée des tensions sociales autour des mesures proposées, telles que le gel des retraites ou la surtaxe des ménages les plus aisés, compliquent la tâche du gouvernement.

Renforcer la compétitivité de l'Europe

Michel Barnier a d’ores et déjà annoncé un effort d’économie de 60 milliards d’euros, soulignant que ce freinage budgétaire était « indispensable » pour éviter une crise financière. Les agences de notation, comme Fitch, se préparent d’ailleurs à évaluer la situation budgétaire de la France, renforçant la pression sur le gouvernement. La France devra également rendre des comptes à Bruxelles pour son déficit jugé excessif, une épée de Damoclès qui pèse sur les marges de manœuvre du pays.

Au-delà de la rigueur budgétaire, Antoine Armand a également mis en avant deux autres priorités stratégiques pour la France et l'Union européenne : la compétitivité industrielle et l’approfondissement du marché unique. Selon le ministre, « l’Union européenne prend du retard par rapport à la Chine et aux États-Unis dans des secteurs clés », un constat partagé par deux anciens présidents du Conseil italien, Mario Draghi et Enrico Letta.

Pour remédier à cette situation, le ministre a plaidé pour une politique industrielle européenne renforcée et une meilleure intégration des marchés de capitaux. « L’Union des marchés de capitaux est un chantier fondamental », a-t-il déclaré, évoquant notamment les besoins de financement massifs pour la transition numérique et climatique à venir.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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