Alerte : 1 Français sur 2 souffre de la chaleur chez lui

En 2023, la France a été frappée par des vagues de chaleur sans précédent, provoquant une crise silencieuse dans les foyers. Selon un rapport publié par la Fondation Abbé Pierre le 21 août 2024, plus de la moitié des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement, une situation liée entre autres au manque de préparation des infrastructures et à un manque d’isolation des logements.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 22 août 2024 à 9h56
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logement, chaleur, souffrance, alerte, bouilloire, énergie - © Economie Matin
28%28% des décès liés à la chaleur chaque année surviennent pendant les canicules.

Ce phénomène de "logements bouilloires" n’est autre qu’une nouvelle forme de précarité énergétique estivale, menaçant la santé de millions de personnes et peu traitée par les politiques publiques qui se concentrent essentiellement sur la lutte contre le froid.

Un phénomène en expansion : les "logements bouilloires"

Selon la Fondation Abbé Pierre, 55% des Français ont ressenti une chaleur excessive dans leur habitation pendant l'été 2023, et pour un quart d'entre eux, cette souffrance a été fréquente. Cette souffrance est en augmentation de 26% depuis 2013 et devient de plus en plus inquiétante à mesure que le réchauffement climatique fait exploser les températures. Les logements mal isolés, sans protection contre la chaleur, sont les principales causes de cette situation. Ce problème est amplifié dans les zones urbaines où l'effet d'îlot de chaleur accentue les températures ressenties, atteignant parfois jusqu'à 10°C de plus que dans les zones rurales.

L'étude souligne également que ce phénomène n'est pas limité à la France. En Europe, près de 50 000 décès ont été attribués aux vagues de chaleur en 2023.

Les risques pour la santé : la chaleur, une menace grandissante

Les conséquences de cette chaleur excessive sont dramatiques. Le rapport de la Fondation Abbé Pierre révèle qu'en 2023, environ 5 000 décès en France ont été causés par la chaleur, dont 75% concernaient des personnes âgées de plus de 75 ans. Les logements deviennent de moins en moins habitables face aux vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses.

Les risques ne se limitent pas aux personnes âgées. Les moins de 25 ans, souvent locataires de petits logements mal isolés, et les ménages modestes sont particulièrement vulnérables. La Fondation Abbé Pierre met en garde contre les répercussions sanitaires de cette précarité énergétique estivale, qui pourraient s'aggraver si rien n'est fait alors que les températures sont en constante augmentation en France. En 2024, plusieurs records de chaleur ont été battus en France et dans le monde.

Quelles solutions pour faire face à la crise des logements bouilloires ?

Face à l'urgence de la situation, la Fondation Abbé Pierre plaide pour une révision des politiques de rénovation énergétique. Alors que les efforts se concentrent principalement sur l'hiver, l'adaptation des logements aux vagues de chaleur reste largement négligée. La Fondation appelle à une intégration systématique des travaux d'adaptation aux vagues de chaleur dans les projets de rénovation subventionnés par l'État.

De plus, elle propose la création d'un "plan grand chaud" pour protéger les populations les plus vulnérables, en particulier les sans-abri. En l'absence de réglementation imposant une température maximale dans les logements, ces mesures sont essentielles pour prévenir de nouvelles tragédies.

La chaleur anormale deviendra malheureusement la norme en France

Les prévisions pour les années à venir sont inquiétantes. D'ici 2050, un Français sur sept sera exposé à plus de 20 jours de chaleur anormale chaque été. Si le réchauffement climatique se poursuit au rythme actuel, 93% du parc immobilier français pourrait être confronté à un risque élevé ou très élevé lié aux vagues de chaleur.

Ces projections soulignent l'urgence d'une action immédiate pour adapter les infrastructures et protéger les populations. La Fondation Abbé Pierre insiste sur la nécessité de mesures concrètes pour éviter que les "logements bouilloires" ne deviennent la norme en France.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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