Le déploiement de la fibre optique en France connaît un ralentissement, mettant en lumière les difficultés rencontrées par les principaux opérateurs, Orange et SFR. Ces derniers se trouvent sous la pression accrue de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), qui les a récemment mis en demeure en raison de leurs retards dans l’achèvement des infrastructures de fibre optique.
Fibre optique : Orange et SFR épinglés pour leur retard
Les retards persistants d'Orange et SFR en matière de fibre optique
Selon l'Arcep, 87 % des locaux en France étaient raccordables à la fibre à la fin du premier trimestre 2024, laissant environ 5,5 millions de foyers encore non connectés. Cette situation est exacerbée par le fait que le rythme des nouveaux abonnements à la fibre (+810 000) a surpassé celui des nouveaux déploiements (+680 000) sur la même période. Ces chiffres illustrent une stagnation préoccupante, surtout dans les zones moins denses où les initiatives publiques et privées peinent à atteindre leurs objectifs.
Les Réseaux d'Initiative Publique (RIP), qui visent à couvrir les zones moins denses, ont permis de rendre raccordables 460 000 locaux, mais il en reste encore 3,1 millions à connecter. Dans les zones d'initiative privée, ce sont 140 000 locaux qui ont été rendus raccordables, tandis que 1,6 million restent à déployer. Ces retards sont particulièrement marqués dans les zones moyennement denses, où environ 560 000 locaux ne sont toujours pas raccordables malgré les engagements pris par Orange et SFR.
Les mesures de l'Arcep contre ces opérateurs
Face à ces retards, l'Arcep a intensifié ses mesures coercitives. En mai 2024, elle a prononcé des mises en demeure contre Orange et sa filiale XpFibre, ainsi que contre SFR, exigeant qu'ils respectent leurs obligations de complétude des déploiements de fibre d'ici à fin 2025. Cette obligation de complétude stipule que tous les locaux dans une zone doivent être raccordables ou raccordables sur demande, sauf impossibilité justifiée. Orange et SFR doivent donc accélérer leurs efforts pour respecter ces directives, sous peine de sanctions financières supplémentaires. En décembre 2023, une amende de 26 millions d'euros a déjà été infligée à Orange pour non-respect de ses engagements dans les zones moyennement denses.
Un nouvel accord a également été conclu, engageant Orange à raccorder 1,5 million de foyers d'ici 2025, avec des objectifs précis : atteindre 98,5 % de raccordabilité dans les zones moyennement denses et 96 % dans les zones très denses. SFR et XpFibre, de leur côté, doivent rendre raccordables environ 53 000 locaux supplémentaires. Ces retards et les mesures prises par l'Arcep ont des conséquences directes sur les utilisateurs finaux, notamment dans les zones moins desservies. Le manque de fibre optique empêche de nombreux foyers de bénéficier d'une connexion internet à très haut débit, essentielle pour le télétravail, l'éducation en ligne et les services de streaming, entre autres.