FED : Rebond de la volatilité après un discours de Powell

Alors que les indices actions en Europe et aux Etats-Unis étaient entrés dans le long week-end Pascal sans stress particulier, ils en ressortent un peu plus nerveux.

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Par Alexandre Baradez Publié le 3 avril 2024 à 4h00
jerome powell, fed, usa, banque centrale, réunion
jerome powell, fed, usa, banque centrale, réunion - © Economie Matin
2%La FED a pour objectif 2% d'inflation annuelle.

En cause ? Un discours du président de la Fed lors d’un évènement organisé par la Fed de San Francisco alors que les marchés étaient fermés vendredi, et une composante de prix de l’ISM manufacturier américain qui a très nettement rebondi.

La conséquence de ces deux facteurs combinés ? Un rebond d’environ 14 points de base sur le taux 10 ans américain lundi, entraînant un rebond de 8% de la volatilité sur les grands indices américains dont le SP500.

On savait que la journée de vendredi serait importante même si les marchés actions étaient fermés ce jour-là. La publication des chiffres d’inflation PCE (la mesure d’inflation la plus surveillée par la Fed) et le discours de Jerome Powell quelques heures plus tard étaient de nature à faire réagir les marchés à la réouverture.

L’inflation PCE sous-jacente (PCE « core ») en donnée annuelle est ressortie à 2.8%, en ligne avec le consensus et légèrement inférieure au mois précédent…mais seulement grâce à la révision haussière du mois précédent (2.9% vs 2.8%). Sur les 3 dernières publications, l’inflation PCE sous-jacente n’a fait que peu de progrès, se contentant d’évoluer entre 2.8% et 2.9% sur un trimestre complet.

Et c’est là qu’on retrouve Jerome Powell : lors de son intervention vendredi, il a déclaré que « pour avoir confiance » sur le retour de l’inflation à 2%, ce qui déclencherait les premières baisses de taux, il voulait voir plus de progrès comme ceux réalisés l’année dernière, une manière de dire que les chiffres des derniers mois sont un peu moins satisfaisants.

Il a rappelé que l’économie était solide et que la Fed n’avait pas besoin de se presser pour baisser les taux, ajoutant qu’il pouvait attendre d’avoir un degré de confiance supplémentaire avant de baisser les taux. « Nous pouvons être prudents et nous serons prudents sur cette décision » de baisser les taux a-t-il ajouté.

Le président de la Fed vendredi est ainsi apparu nettement plus « centriste », c’est-à-dire un peu moins accommodant que lors de son intervention en conférence de presse lors de la dernière réunion de la Fed il y a quelques jours. Il a fréquemment rappelé la « data dépendance » de la Fed lors de son intervention vendredi, une façon de rappeler que pour déclencher les baisses de taux, il fallait que les chiffres d’inflation poursuivent leur amélioration, alors que les chiffres sur l’emploi sont toujours solides.

Là-dessus est venue se greffer la composante de prix de l’ISM manufacturier, elle a bondi à 55.8 en mars, son plus haut niveau depuis…août 2022. Le tout dans un contexte de rebond du prix des matières premières.

Ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour le secteur manufacturier américain (retour au-dessus de 50.0 pour l’ISM manufacturier, c’est-à-dire en phase d’expansion) mais cela peut faire « craindre » un rebond plus marqué des prix à la production, qui peuvent avoir par un impact sur l’inflation PCE…la mesure d’inflation préférée de la Fed. Ce n’est pas forcément un problème…mais à conditions que l’inflation dans les services poursuivent son amélioration, or l’on voit ces derniers mois que cette inflation dans les services est la plus collante.

C’est pour cette raison que le taux 10 ans américain a rebondi de manière vigoureuse en ce début de semaine, entraînant également une hausse de la volatilité sur les marchés actions.

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Diplômé de l’ESCE (Ecole Supérieure de Commerce Extérieur), Alexandre Baradez débute sa carrière chez EBG FINANCES en 2003 en tant que consultant spécialisé en défiscalisation immobilière. Il intègre le département Gestion Privée de BNP PARIBAS en 2005 où il assure la gestion et le suivi d’un portefeuille de 400 clients. En 2008, il rejoint Banque Robeco Gestion Privée où il a en charge la gestion d’un portefeuille de 650 clients. Il délivre un conseil sur OPCVM, la constitution et la gestion d’un patrimoine en exploitant l’actualité macro et micro-économique. En octobre 2009, il rejoint Saxo Bank en tant que Sales Trader et devient en 2011 Analyste Marchés de la banque dont il est l’interlocuteur privilégié auprès des medias français. Aujourd'hui, Alexandre Baradez est Responsable Analyses Marchés chez IG France.

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