Donald Trump s’offre un avion à son nom. Ou presque. En relançant un programme militaire à plusieurs milliards confié à Boeing, le président américain signe bien plus qu’un contrat. Derrière le F-47, il y a un message. Et des enjeux colossaux.
F-47 : le nouvel avion de combat américain dévoilé par Donald Trump
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Publié le 24 mars 2025 à 12h30
300 MILLIONS $Chaque F-47 pourrait coûter entre 80 et 300 millions de dollars l’unité, selon les premières estimations.
« Les généraux ont choisi ce nom, et c’est un joli nombre », glisse Donald Trump en évoquant le F-47.
Une renaissance pour Boeing, une revanche pour Trump
Le 21 mars 2025, Donald Trump frappe fort. Dans une mise en scène soigneusement orchestrée depuis le Bureau ovale devant des journalistes, il annonce un contrat de plusieurs milliards de dollars avec Boeing pour la fabrication du F-47. Ce nouvel avion de combat de sixième génération remplacera progressivement les F-22, en service depuis le début des années 2000.
Cette annonce redonne de l’air à Boeing, empêtré depuis un an dans une série noire : défauts de fabrication, accidents, grèves paralysantes. L’entreprise voit dans ce contrat un retour au premier plan. Les marchés ne s’y trompent pas :l’action grimpe de 4,78 % pour atteindre 181,09 dollars à la Bourse de New York.
Le F-47 s’inscrit dans le programme NGAD (Next Generation Air Dominance), la réponse américaine aux avancées aériennes de la Chine et de la Russie. Ce projet va bien au-delà d’un simple appareil. Il s’agit d’un système complet où avion piloté, drones autonomes et intelligence artificielle collaborent en temps réel. Objectif affiché : maintenir la supériorité aérienne des États-Unis pendant plusieurs décennies.
En clair, le F-47 devient le pilier d’une guerre en réseau, avec des capacités de coordination tactique inédites. Le Pentagone, dans son rapport de 2024, soulignait l’accélération des dispositions chinoises, ce qui a inquiété les Américains. Pékin vient d’ailleurs de dévoiler trois nouveaux modèles militaires, dont un chasseur furtif dernier cri. Washington réplique avec une démonstration de puissance : chaque F-47 pourrait coûter entre 80 et 300 millions de dollars l’unité, selon les premières estimations.
La compétition mondiale entre la France, la Chine et les États-Unis
Si ce contrat relance l’industrie, il sert aussi la stratégie électorale de Donald Trump. Le choix du nom F-47, en clin d’œil à sa position de 47ᵉ président, n’a rien d’anodin. L’ancien président veut réimposer une image de chef suprême des armées, garant de la suprématie américaine face aux menaces extérieures. Il relance par ailleurs un projet gelé sous Joe Biden pour cause de dépenses excessives.
Donald Trump évoque même des ventes à l’étranger : « Nos alliés nous appellent constamment », affirme-t-il. La perspective d’exporter le F-47 renforcerait non seulement le rôle des États-Unis comme arsenal du monde, mais garantirait aussi un amortissement financier d’un programme aux coûts astronomiques.
Cette annonce repositionne les États-Unis face à des concurrents en pleine ascension. La Chine, comme mentionné, accélère ses programmes. La France aussi. En octobre 2024, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, dévoilait le Rafale F5. Prévu pour 2030, il vise la pérennité opérationnelle jusqu’en 2060, avec un budget déjà acté de 195 millions d’euros pour les premières étapes.