En France, l’épargne moyenne représente 11 % des revenus des ménages, mais cette moyenne cache de grandes disparités selon les niveaux de vie. Alors que les foyers les plus aisés peuvent mettre de côté jusqu’à un quart de leurs revenus, les ménages modestes peinent souvent à épargner, selon une étude de l’Insee publiée le 5 novembre 2024.
Épargne : combien mettent de côté chaque mois les Français ?
Par
Modifié le 7 novembre 2024 à 10h38
34 %Chez les ménages modestes, le logement représente une part importante du budget, absorbant 34 % des dépenses.
Un taux d’épargne variable selon le niveau de vie... et les régions !
L’Insee l’affirme : l'épargne augmente avec les revenus. Les ménages autour de la médiane, ceux dont les revenus se situent au milieu de l’échelle sociale, consacrent environ 6 % de leur revenu net disponible à l’épargne, contre une moyenne nationale de 11 %. À l’opposé, les 20 % les plus aisés épargnent jusqu’à 27 % de leurs revenus.
L'épargne des Français, qui atteint un total de 6 000 milliards d’euros, varie aussi en fonction des régions. En Bretagne ou en Lozère, les montants épargnés sont bien supérieurs à ceux observés en Seine-Saint-Denis ou en Corse. Selon la Banque de France, plus de 80 % des Français détiennent un Livret A avec une moyenne de 7 077 € déposés, mais les écarts sont significatifs selon les régions.
Des écarts de revenus qui expliquent tout
L’une des raisons majeures des inégalités en matière d’épargne réside dans les écarts de revenus. En 2022, le revenu national net des 10 % les plus aisés était presque 24 fois supérieur à celui des 10 % les plus modestes avant redistribution. Une fois les impôts et aides sociales pris en compte, le rapport tombe à 3,8, montrant l'importance des mécanismes de redistribution. Les 20 % des ménages les plus aisés dépensent par ailleurs 2,3 fois plus que les 20 % les plus modestes, avec un budget logement qui pèse 34 % des dépenses des plus précaires. En tout, 57 % de la population française bénéficie des mécanismes de redistribution (99 % parmi les plus modestes, 17 % chez les plus aisés).
Outre les revenus, les choix d’épargne sont influencés par les dépenses prioritaires. Chez les ménages modestes, le logement représente une part importante du budget, absorbant 34 % des dépenses. À l’inverse, les foyers aisés y consacrent seulement 20 %, leur permettant d'épargner davantage. L'accès à l’épargne est également une question de stratégie : les placements comme le Livret A ou l’assurance-vie jouent un rôle clé pour beaucoup, mais restent inaccessibles pour certains ménages.