Épargne : toujours plus d’argent sur les Livrets A, LDDS et LEP

Toujours plus d’épargne sur les Livrets A et LDDS qui atteignent des records

En juillet 2024, l'encours du Livret A a atteint un niveau record de 427 milliards d'euros, en augmentation de 1,57 milliard d'euros par rapport au mois de juin 2024. Une collecte positive qui détonne au milieu de l’été, même si la décollecte survient généralement plus tard, en octobre.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), quant à lui, a enregistré une collecte positive de 730 millions d'euros, et son encours atteint 155,1 milliards d’euros. Ce qui porte l'encours cumulé des deux produits à 582,2 milliards d'euros, un nouveau record absolu pour l’épargne des Français.

Le succès continu de ces livrets s'explique en grande partie par leur taux d'intérêt élevé, qui est resté à 3% nets (les deux livrets sont défiscalisés) depuis la dernière révision. Cependant, l'appétit des épargnants pour ces produits montre des signes d'essoufflement, principalement en raison de l'émergence d'autres options d'investissement, telles que l'assurance-vie, qui offrent des rendements potentiellement plus élevés malgré les impôts.

La montée en puissance du Livret d'Épargne Populaire (LEP)

Le LEP, selon les données publiées le 21 août 2024 par la Caisse des Dépôts et Consignations,destiné aux ménages aux revenus modestes, a également connu une forte collecte en 2024. Au cours du mois de juillet 2024, l'encours de ce livret a augmenté de 460 millions d'euros, portant le total à 76,9 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, le LEP a attiré 4,98 milliards d'euros d'épargne supplémentaire. Cette performance solide s'explique par un taux d'intérêt particulièrement élevé, fixé à 4% net après une légère baisse par rapport au taux précédent de 5%.

Bien que le taux du LEP ait été réduit, ce produit continue d'être perçu comme une valeur refuge, particulièrement en ces temps d'incertitude économique. La stabilité et la sécurité offertes par le LEP en font un choix privilégié pour de nombreux épargnants, en particulier ceux qui recherchent une protection contre l'inflation. La particularité du LEP, contrairement au Livret A et au LDDS, est en effet de protéger contre l’inflation quelle que soit la situation inflationniste du pays, cette règle étant inscrite dans la loi.

La collecte des livrets défiscalisés est positive mais commence à se tasser

Malgré des performances globalement positives, une analyse plus fine révèle une perte de vitesse par rapport à l'année précédente. En 2023, année marquée par une forte volatilité économique, la collecte nette sur les livrets réglementés avait atteint des niveaux sans précédent. En revanche, 2024 affiche des chiffres plus modérés : la collecte nette du Livret A et du LDDS pour juillet est en baisse, passant de 3,02 milliards d'euros en 2023 à 2,30 milliards d'euros en 2024.

Quant à la collecte nette cumulée sur les sept premiers mois de l’année, elle s’écroule entre 2023 et 2024. Alors qu’en 2023 les épargnants avaient placé 37,67 milliards d’euros sur leurs livrets d’épargne durant cette période, en 2024 cette collecte, toujours positive, s’établit à 17,32 milliards, soit moitié moins.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance. D'une part, les épargnants ont été incités à diversifier leurs placements, notamment en se tournant vers des produits plus risqués mais potentiellement plus rémunérateurs comme les unités de compte dans les contrats d'assurance-vie qui reprennent des couleurs. D'autre part, les incertitudes politiques et économiques ont poussé certains ménages à privilégier une approche plus prudente, renforçant ainsi leur épargne sur des produits sûrs tels que le Livret A.

La baisse des taux d’intérêt pèse sur la collecte des livrets d'épargne défiscalisés

Les décisions récentes du gouvernement concernant les taux d'intérêt des livrets défiscalisés ont eu un impact notable sur les comportements d'épargne. Alors que le taux du Livret A a été maintenu à 3% et devrait le rester jusqu’en 2025, celui du LEP a été réduit à 4% sur fond de ralentissement de l’inflation.

La réaction des ménages face à ces ajustements a été globalement positive, avec une tendance à continuer d'épargner plutôt que de consommer, ce qui contraste avec les comportements observés dans d'autres pays comme les États-Unis.