Quels sont les secteurs les plus touchés ? Pourquoi ? Quelles sont les évolutions à venir pour le marché de l’Intérim en France ?
Emploi : Comment se porte le marché de l’Intérim en 2024 ?
Intérim : Quel bilan tirez-vous de l’année 2023 ?
Les derniers chiffres du Baromètre Prism’Emploi montrent une baisse de 4,1 % du nombre d’intérimaires en 2023, qui sont passés de 806 756 en 2022 à 790 792. Globalement, nous avons retrouvé les niveaux de 2021 mais le marché est resté en décroissance avec un chiffre d’affaires des agences d’emploi en baisse de 0,89 %.
Comment se porte le marché en 2024 ?
Aujourd’hui, le marché est plutôt en phase de régression et la tendance à la baisse semble se confirmer. On enregistre un recul de 8,8 % des effectifs intérimaires au mois de février 2024.
Parmi les secteurs les plus impactés, on note le commerce et les services, la production industrielle et le transport. Le travail temporaire a résisté en 2023 sur les métiers du bâtiment mais connait désormais une baisse de la mise en chantier et il existe une grande disparité entre la construction (du neuf notamment) et la rénovation.
Les taux d’intérêts bancaires sont aujourd’hui des freins dans le domaine du BTP. Les hausses des matières premières et de l’énergie ont également fortement impacté les activités du commerce et du transport.
Le contexte sectoriel est plus favorable aux salariés intérimaires qualifiés, cadres et professions intermédiaires. Toujours selon les chiffres du Baromètre Prism’Emploi, le nombre d’ouvrier qualifiés a progressé de 5,5 % quand les ouvriers non qualifiés et les employés ont vu leur nombre diminuer respectivement de 3,9 % et 5,7 %.
Comment répondre à la problématique de l’emploi en 2024 ?
Le plus important reste l’humain. Notre métier est de trouver les bons candidats et d’être réactifs sur les besoins de nos clients. L’une des réponses est donc de sécuriser les parcours des intérimaires, que ce soit par une présence de proximité, par la mise en place de CDI intérimaires ou encore par un investissement dans la formation de ces candidats justement.
Les frémissements du marché laissent-ils envisager une reprise ?
Selon moi, le marché va reprendre. Il y a des secteurs d'activités qui ne connaissent pas la crise tel que le nucléaire. Avec “France 2030”, l’ambitieux plan du gouvernement sur le nucléaire de demain, il y a une demande soutenue, c’est l’un des secteurs qui progresse le plus. Le Groupe LIP appuie d’ailleurs ce développement à travers la création d’une branche dédiée. Sans oublier que les constructions des micro centrales tertiaires doivent s’accompagner par un plan de formation et de recrutement. Selon le Groupement des Industriels de l'atome, quelques 100 000 nouveaux emplois seront à créer dans les dix ans. C’est donc le bon moment pour des corps de métiers BTP / Industrie de compléter leurs qualifications.
Le médical progresse également : c’est un secteur en recherche permanente de personnel spécialisé et cela ne se limite pas à un seul métier : infirmiers, médecins, assistants, pharmaciens… Enfin, à la vue de la baisse de l’inflation et des taux d’intérêt, l’activité du bâtiment devrait reprendre et c’est un secteur qui draine également un grand nombre d’activités : bureaux d’études, plombiers, agences immobilières…