L’horizon de l’emploi en France semble se ternir pour le second semestre 2023. L’Insee, ajustant ses prévisions, pointe un surplace inattendu. Quant à l’apprentissage, il ne devrait pas apporter le dynamisme escompté.
Emploi : c’est pas la joie jusqu’en décembre
Un écart important entre les prévisions et la réalité
Au départ, tout semblait prometteur. L'Insee avait prévu une croissance vigoureuse de l'emploi avec une addition de 175 000 nouveaux postes en 2023. Pourtant, l'élan initial s'est estompé rapidement. Les intentions d'embauche, après avoir montré des signes encourageants, ont marqué un net recul durant l'été. Ce changement de cap est d'autant plus frappant que le gouvernement, quant à lui, avait misé sur un gain plus ambitieux de 195 000 emplois. Aujourd'hui, l'écart entre les prévisions initiales et la réalité se creuse, suscitant des interrogations.
L'apprentissage, autrefois salvateur pour le marché de l'emploi post-pandémie, rencontre des vents contraires. Rappelons-le, ce secteur représentait près d'un tiers des créations nettes d'emplois après la crise. Mais les prévisions pour le second semestre de 2023 ne sont pas optimistes. Alain Bao, directeur général de la Faculté des métiers de l'Essonne, le souligne sur Les Échos : « L'apprentissage, traditionnellement en phase avec l'activité économique, subit les contrecoups des secteurs en berne, comme le BTP ».
Emploi : difficultés dans certains secteurs à embaucher
La croissance de l'emploi ne rime pas toujours avec baisse du chômage. La légère augmentation de la population active et les premières répercussions de la réforme des retraites pourraient voir le taux de chômage grimper légèrement, passant de 7,2% à 7,3% en fin d'année 2023. Ce scénario contraste avec l'objectif fixé par Emmanuel Macron. Avec une vision d'atteindre un taux de chômage de 5% d'ici la fin de son mandat, la route semble encore longue et sinueuse.
L'économie française présente un tableau contrasté. Si certains secteurs, notamment les services aux entreprises et l'hébergement-restauration, continuent d'embaucher, d'autres affichent un ralentissement inquiétant. La construction, les transports, l'immobilier, tous montrent des signes de faiblesse. Face à ce constat, le gouvernement mise sur le projet "France travail", tout juste adopté par l'Assemblée nationale. Cette initiative, censée revitaliser le service public de l'emploi, pourrait-elle être la clé pour redonner un élan à l'emploi en France ?