Émeutes : l’estimation des dégâts dépasse les 600 millions d’euros

Les récentes émeutes en France ont laissé une facture énorme pour les assureurs. Avec des estimations allant jusqu’à un milliard d’euros, les coûts sont bien supérieurs à ceux des émeutes de 2005. Les estimations, régulières, de la part des sociétés d’assurance ne laissent pas place au doute : la facture sera salée, très salée.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 11 juillet 2023 à 10h00
Emeutes Degradations Facture Assurance Nahel Violences Cout
Émeutes : l’estimation des dégâts dépasse les 600 millions d’euros - © Economie Matin
80%Les dégradations et incendies aux véhicules lors des émeutes de 2005 avaient représenté plus de 80% des sinistres.

Dégâts lors des émeutes : une facture qui grimpe

La Fédération professionnelle des assureurs estime désormais le coût des émeutes à 650 millions d'euros. C’est le chiffre donné lors de la dernière estimation publiée le 11 juillet 2023. Un montant qui est plus du double des 280 millions anticipés la première semaine de juillet 2023.

Ces chiffres sont liés aux dégradations survenues à la suite de la mort de Nahel, tué lors d’un contrôle routier le 27 juin 2023. Des violences urbaines ont suivi. Et elles ont principalement touché les biens des professionnels et des collectivités locales, représentant neuf dixièmes du coût total.

La fédération France Assureurs affirme avoir enregistré 11.300 déclarations de sinistres liées à ces violences. Les sinistres sur les biens professionnels représentent 55% des 650 millions d'euros évoqués, et ceux sur les biens des collectivités locales 35%.

Des mesures exceptionnelles pour les commerçants

Face à l'ampleur des dégâts, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a demandé aux assureurs de prolonger les délais de déclaration, de réduire les franchises et d'indemniser rapidement les professionnels victimes des émeutes. De son côté, la fédération professionnelle a invité ses membres à baisser les franchises. Ces dernières sont les sommes qui restent à charge des victimes, malgré le sinistre et l’indemnisation. Les assureurs sont donc priés de les baisser, en particulier pour les « petits commerçants indépendants les plus durement touchés ».

Plusieurs assureurs ont répondu présent. Covea (marques MMA, MAAF et GMF), Macif, BPCE, Crédit Agricole, Crédit Mutuel Alliance Fédérale, Axa, Generali et Société Générale, ont annoncé des mesures pour les victimes.

Un coût bien supérieur à celui des émeutes de 2005

En comparaison, les dégradations et incendies aux véhicules lors des émeutes de 2005 avaient représenté plus de 80% des sinistres pour un coût total de 204 millions d'euros. Florence Lustman, présidente de France Assureurs, a déclaré que « la nature des sinistres liés aux violences de ces derniers jours est donc très différente de ce que notre pays avait connu en 2005 ».

Cependant, la facture pourrait être encore plus élevée. Florence Lustman a avancé, lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence où elle était invitée, que le coût des dégâts pourrait dépasser le milliard d'euros, reprenant l'estimation du Medef. Thierry Martel, directeur général de Groupama, a confirmé ce constat au journal La Tribune, partenaire des rencontres. Mais il précise : « la difficulté n'est pas tellement sur les gens qui sont assurés, mais sur les 50% d'entreprises qui ne sont pas couvertes sur les pertes d'exploitation ».

Laissez un commentaire
Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

2 commentaires on «Émeutes : l’estimation des dégâts dépasse les 600 millions d’euros»

  • Et oui!!! Si seulement Macron avait armé les policiers de tazers avec la priorité de les utiliser pour maitriser les individus, Nahel n’aurait jamais été tué avec un tazer! Encore des opportunités de perdues et surtout une incompétence totale à la tête de l’Etat rendu moribond par l’équipe de bras cassés au sein du gouvernement avec leur chef Macron!

    Répondre
  • Grand temps que le principe du « casseur payeur » s’applique totalement et ainsi, les parents de ces ados devraient voir leur subventions réduites à néant ou presque de sorte à payer les dégâts…

    Répondre
Laisser un commentaire

* Champs requis