Alors que plus de 2.000 établissements ont été vandalisés lors des émeutes en France, une question se pose : qui va payer pour ces dégradations ?
Émeutes, pillages : qui va payer ?
Bruno Le Maire dégaine les reports de charges
Afin d’indemniser le plus rapidement possible et le plus fortement possible les commerçants ayant subi des dégradations à cause des émeutes, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a appelé les assureurs à baisser les franchises et à traiter les demandes d’indemnisation le plus rapidement possible. « Nous avons demandé aux assureurs de faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures » et de « réduire au maximum les franchises ». « Les indemnisations doivent arriver le plus vite possible », a-t-il déclaré, en ajoutant qu'il avait également demandé aux banques « la plus grande compréhension en termes de traitement des échéances » des commerçants touchés.
Quant aux gestes offerts par le gouvernement lui-même, les charges sociales et fiscales des commerçants touchés seront reportées. Cette mesure concerne tout le territoire et bénéficie à divers commerces, débits de tabac agences bancaires… en passant par les enseignes de grande distribution et la restauration rapide. Le réseau des Chambres de commerce et d'industrie se mobilise également, prévoyant de mettre en place des cellules de crise et de visiter tous les commerçants touchés afin de faire un état des lieux le plus rapidement possible.
Émeutes, dégradations … : le tourisme est touché de plein fouet
Les assurances joueront un rôle crucial dans les prochains jours. Selon le ministre de l'Économie, entre 90% et 95% des commerçants sont couverts par des assurances sinistres et dégâts. Les assureurs doivent donc se préparer à une facture à neuf chiffres minimum.
Cependant, l'addition ne se limite pas aux dégradations matérielles, il y a aussi les pertes d’exploitation. Mais là, seul un commerce sur deux est assuré contre ce risque. Les hôteliers-restaurateurs, par exemple, subissent une vague d'annulations de réservations sur tous les territoires touchés. L'épisode pèse aussi lourdement sur l'image du pays : selon Jean-François Rial, patron de l’Office de tourisme de Paris, interrogé par Le Figaro, 20% à 25% des touristes étrangers auraient annulé leur séjour dans la capitale prévu début juillet 2023.