Le 15 octobre 2024, après une vaste polémique, l’annonce a été faite par l’Élysée, l’Assemblée nationale et le Sénat : ils ne solliciteront pas d’augmentation de leurs dotations pour l’année 2025. Une décision a minima qui veut tenter de tuer les polémiques autour du budget, marqué par des coupes budgétaires et des hausses d’impôts.
Grands Seigneurs : Élysée, Assemblée nationale et Sénat renoncent à leurs augmentations
Des augmentations pour l’Elysée et le Parlement à l’heure de l’austérité ?
Initialement, le projet de loi de finances pour 2025 prévoyait une hausse de 3 millions d’euros pour le budget de l’Élysée, portant ce dernier à 125,7 millions d’euros, contre 122,6 millions en 2024. Cette augmentation de 2,5%, supérieure au taux d’inflation prévu de 1,8% et qui pourrait être plus bas, visait à répondre aux besoins de la présidence. Cependant, face aux critiques grandissantes, l’Élysée a décidé de renoncer à cette hausse. Emmanuel Macron, par l'intermédiaire de son cabinet, a exprimé son souhait que « la présidence de la République donne l'exemple » en participant aux efforts nationaux de réduction des dépenses publiques. Sauf que l’Elysée ne donne pas l’exemple, se limitant à ne pas augmenter son budget, alors qu’il pourrait le réduire et faire de réelles économies.
La décision de renoncer n’est pas forcément étonnante. Le contexte budgétaire tendu pour les finances publiques françaises, avec un déficit croissant et des exigences d’économies de la part de nombreuses administrations, demande des efforts à tous les niveaux. L’effort minimum qu'offre l’Élysée s’inscrit dans cette logique d’austérité globale.
L'Assemblée nationale et le Sénat suivent l'exemple
En parallèle, l’Assemblée nationale et le Sénat ont également annoncé qu’ils renonçaient à l’indexation de leurs dotations sur l’inflation. Initialement, les deux chambres devaient voir leurs crédits augmenter de 1,7%, portant les budgets à 618 millions d’euros pour l'Assemblée et 359 millions d’euros pour le Sénat. Cependant, les présidents des deux institutions, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ont jugé qu’il était « normal et indispensable que les deux assemblées participent à l’effort demandé à tous », là aussi sans réellement faire d’efforts puisque le budget n’est que gelé.
Cette décision permettrait de supprimer une dépense supplémentaire de 16 millions d’euros cumulés entre les deux chambres, une contribution jugée nécessaire pour participer à l’effort national de redressement budgétaire. Cette mesure sera toutefois soumise à débat lors de l’examen parlementaire du projet de loi de finances pour 2025.
Polémique autour des augmentations budgétaires
L'annonce de la hausse initiale des dotations avait suscité de vives critiques. Le ministre de l'Économie, Antoine Armand, s'était déclaré contre cette augmentation, la qualifiant d'incompréhensible pour nos concitoyens dans un contexte où des efforts sont demandés à d'autres secteurs publics. De plus, Laurent Saint-Martin, ministre des Comptes publics, avait souligné que si le Parlement décidait de renoncer à ces hausses, cela démontrerait "un sens de la responsabilité face aux enjeux budgétaires".