Pourquoi les élèves nés en janvier ont une longueur d’avance à l’école ?

Les chiffres parlent : un écart significatif selon le mois de naissance pour les élèves

Le mois de naissance d'un élève pourrait bien déterminer sa réussite scolaire. Selon une étude publiée le 2 septembre 2024 par l'Insee, les élèves nés en janvier ont des performances scolaires supérieures à ceux nés en décembre. Cet écart s'explique par le fait que les enfants plus âgés à leur entrée à l'école ont un avantage initial, ce qui leur permet d'obtenir de meilleurs résultats en lecture, mathématiques et sciences. Cette différence est mesurée par les tests Pisa. En France, une différence d'un an à l'entrée au CP crée, en fin de collège, un écart de 14 points en maths, 17 points en sciences et 18 points en lecture.

Être né en fin d'année comporte des risques supplémentaires. Les élèves nés en décembre sont plus susceptibles d'éprouver des difficultés scolaires et de subir des redoublements. L'Insee souligne également une corrélation entre le mois de naissance et l'exposition au harcèlement. Les élèves plus jeunes, souvent moins assurés et plus timides, sont davantage vulnérables aux moqueries et aux brimades de leurs camarades. Ces facteurs peuvent gravement nuire à leur estime de soi et à leur motivation, impactant ainsi leur parcours scolaire global.

Une hétérogénéité difficile à gérer pour le système éducatif

Cette inégalité de performance liée au mois de naissance pose la question de la capacité du système éducatif à gérer l'hétérogénéité des élèves. En effet, les différences d'âge et de maturité lors de l'entrée à l'école primaire sont souvent négligées, laissant certains élèves en difficulté dès les premières années. Ces élèves risquent de rester étiquetés comme "en difficulté", ce qui peut avoir des effets cumulatifs sur leur confiance en eux et leur motivation à long terme. Être plus âgé d'un an à l'entrée en CP augmente en moyenne le score Pisa des élèves français de 18,2 points en maths, 18,4 points en sciences et 20,6 points en lecture.

Si l'impact du mois de naissance sur les performances scolaires est notable, il reste cependant moins important que celui du milieu social. En 2022, les 25 % d'élèves issus des milieux les plus favorisés ont obtenu un score en mathématiques supérieur de 112,5 points à celui des 25 % d'élèves les moins favorisés. Toujours en 2022, le score moyen des élèves français en maths était de 474 points. Toutefois, l'étude de l'Insee rappelle que ces écarts liés à l'âge d'entrée à l'école ne doivent pas être ignorés. La gestion de cette diversité pourrait permettre de réduire les inégalités et d'améliorer les chances de réussite de tous les élèves, indépendamment de leur mois de naissance.