Est-ce une bonne nouvelle ou une mauvaise nouvelle qui attend les ménages français sur le front de leurs factures d’électricité ? À l’approche de 2025, le gouvernement et la Commission de régulation de l’énergie (CRE) ont annoncé plusieurs évolutions concernant les tarifs réglementés de l’électricité, visant à stabiliser les factures des ménages tout en répondant aux besoins des gestionnaires de réseaux.
Électricité : une hausse puis une baisse… allez-vous payer plus cher ?
Le prix de l’électricité va augmenter, puis baisser, puis… explications.
Électricité : une facture en hausse dès novembre 2024 pour les Français
Repoussée après l’été en raison d’une crise politique inédite, la hausse des prix de l’électricité, initialement prévue pour août 2024, aura bel et bien lieu le 1er novembre 2024. Cette hausse concerne principalement le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe), une composante de la facture globale des consommateurs. Ce tarif couvre notamment les frais de transport de l’électricité sur le réseau.
Dans une délibération rendue publique ce mercredi, la CRE a précisé que l'actualisation du Turpe est « nécessaire » pour répondre aux besoins de modernisation des infrastructures. La hausse de 4,8%, applicable à partir du 1er novembre 2024, devrait entraîner une augmentation de 1% à 2% de la facture d’électricité des ménages. Pas de quoi trop s’inquiéter en somme, mais malgré tout une augmentation de prix au pire moment : lorsque la consommation explose sur fond de froid et de chauffage.
Pas dévolution des tarifs réglementés de l’électricité en novembre 2024
L'impact de la hausse du Turpe sera immédiat pour une partie des foyers français, mais pas ceux ayant souscrit au Tarif Réglementé de Vente de l’électricité (TRVE), communément appelé tarif bleu d’EDF. Car ce dernier va aussi évoluer : en effet, pour éviter des variations importantes dans les factures à court terme, la CRE a décidé de repousser la révision du TRVE au 1er février 2025. C’est à ce moment-là que le Turpe sera augmenté pour ces ménages.
Ce choix repose sur une logique de lisibilité des tarifs pour les consommateurs. Avec la baisse des prix de l’électricité sur les marchés de gros observée ces derniers mois, le TRVE devrait normalement connaître une baisse au 1er février 2025. « Nous avons considéré que compte tenu de la baisse de ce tarif à venir, il n'était pas judicieux d'augmenter le TRVE pour le baisser ensuite », a expliqué Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE.
Ainsi, la décision de reporter la révision du tarif réglementé permet d’éviter un effet "yo-yo" sur les factures, où une hausse brutale serait suivie d’une baisse quelques mois plus tard. Cette stratégie vise à lisser l’impact sur les ménages. En outre, la baisse prévue en février 2025 devrait coïncider avec une période de détente sur les marchés de l’électricité, marquée par une baisse des coûts de production, notamment grâce à la montée en puissance des énergies renouvelables.
Une baisse attendue de 10% des prix de l’électricité en février 2025
Le gouvernement a également confirmé une bonne nouvelle pour les ménages : le TRVE devrait baisser de 10% au 1er février 2025. Cette diminution est le fruit de la stabilisation progressive des prix sur les marchés de gros, notamment grâce à la diversification des sources d’énergie et à la modernisation des infrastructures.
Cependant, cette baisse reste conditionnée à plusieurs facteurs. La CRE a souligné que la réduction attendue dépendra du maintien de la tendance baissière des prix sur les marchés et de l’absence de modifications fiscales majeures d’ici là. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait déjà laissé entendre au printemps que cette baisse serait un levier pour soulager les ménages après une année marquée par des hausses successives des prix de l’énergie.
Un impact immédiat pour certaines entreprises et consommateurs particuliers
Si la révision du TRVE est reportée pour certains ménages, certaines catégories de consommateurs ne bénéficieront pas de ce répit. Les entreprises et les particuliers ayant souscrit des offres d’électricité indexées sur le marché, et non sur le tarif réglementé, verront leurs factures augmenter dès le mois de novembre 2024.
Ce rattrapage pourrait s’avérer plus brutal pour les consommateurs après février 2025, lorsque les augmentations différées devront être absorbées. Les ménages devront alors composer avec une possible augmentation plus importante des tarifs, surtout si les conditions de marché se détériorent ou si des réformes fiscales venaient à être mises en place.