La France assiste à un phénomène sans précédent sur le marché de l’électricité, avec des tarifs qui atteignent des niveaux historiquement bas.
Energie : baisse des prix de l’électricité, enfin une chance pour les consommateurs ?
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Modifié le 5 avril 2024 à 14h02
Une conjoncture favorable entraîne une chute des prix de l'électricité
La douceur des températures et une production énergétique robuste ont créé un contexte exceptionnel pour le marché de l'électricité en France. Avec 4 à 5 degrés au-dessus des normales saisonnières et une demande qui reste modeste depuis la crise énergétique, le pays bénéficie d'une situation quasi idéale. La production, quant à elle, ne connaît pas de ralentissement : une quarantaine de réacteurs nucléaires d'EDF sont opérationnels, les barrages se préparent à accueillir l'eau de fonte des neiges et les éoliennes fonctionnent à leur maximum. Cette surproduction a même permis d'atteindre un pic de production éolienne de 15.072 MW un matin, mettant en avant la capacité du pays à générer de l'électricité renouvelable.
Les centrales au gaz en retrait
Dans cette équation énergétique, les centrales au gaz françaises jouent un rôle mineur, fait assez rare pour la saison. Cette réduction de leur activité souligne l'excédent d'énergie disponible, permettant des exportations vers les pays voisins à plein régime. Ce contexte rend les prix de l'électricité en France relativement indépendants des fluctuations des prix du gaz. Nicolas Goldberg, expert chez Colombus Consulting, souligne que « compte tenu des quantités d'énergies renouvelables sur le réseau et des perspectives de production nucléaire, le gaz devrait être de moins en moins déterminant dans la formation des prix ».
Une opportunité manquée pour les contrats à long terme ?
Malgré cette baisse notable, les entreprises françaises restent réticentes à s'engager dans des contrats d'électricité à long terme proposés par EDF et d'autres fournisseurs. Les contrats à terme en France pour 2025 s'échangent à 71 euros le MWh, montrant un écart avec les prix bien plus élevés observés en Allemagne (78 euros). Cette prudence s'explique par les incertitudes géopolitiques et les fluctuations des prix du gaz qui influencent encore le marché. Toutefois, selon Marc Benayoun, directeur exécutif chez EDF, le futur reste prometteur : « En 2026 et 2027, nous n'anticipons pas d'activation du seuil de taxation d'EDF [...] une baisse des prix en dessous de 50 euros le MWh est très improbable ».
Cette situation avantageuse pourrait redéfinir les dynamiques de consommation et inciter à une réflexion sur l'avenir énergétique du pays. Alors que les entreprises restent prudentes face aux contrats à long terme, les consommateurs bénéficient actuellement d'un marché de l'électricité plus abordable, une tendance qui, espérons-le, se poursuivra dans les années à venir.