Élection syndicale d'EDF : La CGT détrônée pour la première fois depuis 1946
La scène syndicale française est secouée par un tournant sans précédent : la CGT, pilier historique chez EDF depuis 77 ans, vient de perdre sa position de leader. Près de 75% des salariés sont allés voter pour élire leur prochain représentant syndical, et c'est la CFE-CGC qui s'est hissée en tête avec 33,08% des voix, reléguant la CGT à la seconde place avec 30,31% des suffrages. C'est un véritable tournant historique, comme a tenu à le souligner Amélie Henri, déléguée syndicale CFE-CGC.
Il s'agit d'une surprise, tant pour la CGT que pour la CFE-CGC. Mais celle-ci reste à nuancer. En réalité, cela faisait plusieurs années que la CGT perdait de son aura auprès des salariés d'EDF. Chiffres à l'appui, en 2007, la CGT avait recueilli, en 2010, elle frôlait la barre des 40%, et en 2013, elle était passée en dessous de 38%.
La CFE-CGC au sommet
Avec ce nouveau rôle de leader syndical chez EDF, la CFE-CGC est désormais confrontée à plusieurs défis majeurs. Tout d'abord, elle doit gérer les attentes des salariés qui ont placé leur confiance en elle. Ensuite, elle doit réussir à fédérer l'ensemble de l'intersyndicale derrière elle et en particulier la CGT pour qui la défaite a été « extrêmement dure », comme l'a souligné Amélie Henri. Pour éviter de remuer le couteau dans la plaie, la CFE-CGC assure de « rester humble dans la victoire » et de maintenir le dialogue avec l'ensemble des syndicats d'EDF.
Les relations entre la CFE-CGC et la CGT, qui ont à elles seules obtenu près de 65% des suffrages, seront donc particulièrement scrutées. La victoire de la CFE-CGC n'est pas anodine. Elle démontre le changement de profils au sein des salariés d'EDF. Les profils plus qualifiés prennent le pas sur ceux qui le sont moins.