Alerte rouge : les EHPAD au bord du dépôt de bilan

Les EHPAD privés traversent une crise économique sans précédent. Les deux plus grandes entreprises du secteur, Orpea et Clariane (ex-Korian), confrontées à de graves difficultés financières, ont dû recourir à des plans de sauvetage pour éviter le naufrage. Cette situation critique n’est pas isolée : la majorité des 2.000 EHPAD privés, membres du syndicat Synerpa, sont également en perte.

Anton Kunin
Par Anton Kunin Modifié le 20 novembre 2023 à 9h22
EHPAD
Le taux d'occupation des EHPAD reste en dessous des 92% requis pour un équilibre financier. - © Economie Matin
92%Le taux d'occupation des EHPAD reste en dessous des 92% requis pour un équilibre financier.

Les EHPAD font face à un effet ciseaux

Sale temps pour les EHPAD… Clariane (ex-Korian), un poids lourd du secteur, est désormais au bord de la faillite. Selon les informations des Échos, le groupe a pu bénéficier d’un plan de sauvetage de 1,5 milliard d’euros, épaulé par Crédit Agricole Assurances. Cette révélation arrive peu après la déroute financière d’Orpea, qui sera également sauvé, la Caisse des Dépôts devenant son actionnaire majoritaire à la mi-décembre 2023.

Contrairement à Orpea, dans le cas de Clariane il n’y a pas eu de malversations. Selon Jean-Christophe Amarantinis, président du Syndicat national des établissements et résidences pour personnes âgées (Synerpa), 60 à 65% des EHPAD privés pourraient finir l'année 2023 en déficit. Le modèle économique des EHPAD privés, en bonne forme jusqu'en 2020, est désormais déséquilibré en raison de l'augmentation des coûts (les revalorisations salariales imposées) et de l'inflation, couplés à des recettes restées majoritairement stables.

Le faible taux d’occupation plombe la santé financière des EHPAD

La chute du taux d'occupation des EHPAD, exacerbée par la crise Covid et le scandale d'Orpea, rend le secteur moins attractif pour les prêteurs. En effet, à l’été 2023 il est resté à 88%, contre un minimum de 92% requis. Or, le taux d'occupation est crucial car une grande partie des charges des EHPAD sont fixes, expliquait Jean-Christophe Amarantinis aux Échos.

Malgré la crise, il y a des signes d'amélioration. Depuis octobre 2023, une légère remontée du taux d'occupation a été observée. Cependant, cela ne suffira pas à compenser complètement l'effet ciseaux actuel. Le président du Synerpa espère un soutien accru des pouvoirs publics, d'autant plus que la demande pour les EHPAD devrait augmenter dans les années à venir, dépassant l'offre.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Anton Kunin

Après son Master de journalisme, Anton Kunin a rejoint l'équipe d'ÉconomieMatin, où il écrit sur des sujets liés à la consommation, la banque, l'immobilier, l'e-commerce et les transports.

2 commentaires on «Alerte rouge : les EHPAD au bord du dépôt de bilan»

  • Rootard

    Le titre est erroné, à cause d’une nuance de taille: ce sont les Ehpad PRIVÉS qui sont en danger, mais c’est de leur propre faute: c’était des machines à cash cotés en bourse.
    Les Ehpad publics ne sont pas concernés, et ils le sont encore moins maintenant, étant donné que nous avons récupéré des résidents issus du privés…

    Répondre
  • Bood65

    On peut raisonnablement s’interroger sur la viabilité du modèle économique des EHPAD privés
    Les Ehpad privés ne seraient-ils pas des « machines à cash » que si et seulement s’ils mettent en place des « systèmes d’optimisation » leur permettant de dégager des marges confortables au détriment de la qualité des vie et d’acccompagnement des résidents et en détourner l’argent public qui devrait servir à la bonne prise en charge des bénéficiaires (et non pas à rémunérer des actionnaires)

    Répondre
Laisser un commentaire

* Champs requis