Face à des défis financiers croissants, les Ehpad pourraient bientôt être témoins d’une révolution dans leur financement. Au cœur de cette transformation ? Un projet gouvernemental audacieux visant à simplifier les ressources. Décryptage.
Ehpad : un renouveau financier imminent ?
Réforme financière des Ehpad : vers une unification des ressources et responsabilités
La perspective d'un changement majeur dans le financement des Ehpad est en marche. Jean-Christophe Amarantinis, président du Synerpa, affirme avec enthousiasme : « C'est une mesure que nous attendions depuis plusieurs années ». Au cœur de ce projet, l'initiative de permettre aux départements volontaires de transférer la charge des dépenses liées à la dépendance des résidents à la Sécurité sociale d'ici 2025. Cette réforme ambitionne de mettre fin à la complexité du financement actuel, souvent source de « coûts de gestion significatifs », en unifiant les responsabilités.
Les Ehpad sont face à un double défi. D'une part, ils accueillent une population de plus en plus âgée nécessitant des soins médicaux. D'autre part, cette même population est en état de dépendance. La ligne de démarcation entre la prise en charge médicale et la dépendance devient floue, rendant la distinction des financements caduque. Face à ce constat, une fusion des enveloppes dédiées est proposée. Amarantinis voit dans cette refonte une opportunité de gestion simplifiée offrant « beaucoup plus de visibilité ». Concrètement, cette fusion placerait l'Agence régionale de santé comme principal interlocuteur des Ehpad, garantissant ainsi une meilleure coordination.
Défis économiques actuels et résonance sectorielle face à la fusion envisagée
La situation actuelle des Ehpad est préoccupante. Avec une inflation galopante et des dotations publiques qui peinent à suivre le rythme, ces établissements sont pris en étau. Le Synerpa alerte sur l'effet ciseaux entre des recettes stagnantes et des dépenses en hausse. Le fossé se creuse : en 2022, alors que l'inflation culminait à 7,7 %, les dotations n'augmentaient que de 1,97 %. Même si le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit des augmentations pour 2024, la question demeure : seront-elles suffisantes pour stabiliser la situation ?
Les réactions face à ce projet sont nombreuses. Marc Bourquin de la Fédération hospitalière de France voit dans cette fusion une nécessité impérieuse. Olivier Richefou, acteur clé au Conseil départemental de la Mayenne, se montre également optimiste tout en soulignant la nécessité d'une flexibilité dans la réforme. Les négociations à venir s'annoncent intenses, particulièrement autour des compensations financières entre départements et Sécurité sociale. Mais, malgré ces embûches, le secteur voit une lueur d'espoir. Cette fusion pourrait bien être le début d'une transformation profonde.