La Cour des comptes vient de tirer la sonnette d’alarme. Selon le récent rapport, les efforts de l’État en matière d’égalité entre les hommes et les femmes sont fragmentés et mal coordonnés. Un véritable camouflet pour une cause proclamée « grande cause du quinquennat » en 2017. Décryptage.
Egalité hommes femmes : pour la Cour des comptes, l’Etat a échoué
Un manque de cohérence du gouvernement
Le Président de la République avait déclaré en 2017 l'égalité entre les sexes comme la « grande cause du quinquennat. » Pourtant, la Cour des comptes dénonce une absence de stratégie globale et de coordination interministérielle. Pire, le comité biannuel qui devait assurer le suivi de cette « grande cause » ne s'est jamais réuni. Malgré une augmentation des fonds alloués, de 29,1 M€ en 2018 à 53,2 M€ en 2022, le rapport critique la dispersion des missions et l'absence d'indicateurs fiables.
Les services de l'État ont peut-être « renforcé leur mobilisation », mais il semble que ce soit en vain. Le rapport souligne le manque de mesures concrètes basées sur un diagnostic clair des besoins. En outre, nombre de ces mesures n'ont pas été assorties d'objectifs chiffrés, de moyens ou de calendriers de réalisation. Résultat ? Une politique éclatée et difficilement évaluable.
Des avancées, mais pas assez
Certes, des progrès ont été observés dans deux domaines précis : la lutte contre les violences conjugales et l'égalité professionnelle. Pourtant, même dans ces cas, les mesures prises sont à évaluer en termes d'impact et non de moyens alloués. Par ailleurs, certaines actions, comme la prévention axée sur l'éducation, ont été négligées alors qu'elles sont cruciales pour provoquer un véritable changement culturel.
Avec la loi du 19 juillet 2023, un rééquilibrage de la composition de l'encadrement supérieur de l'État est en cours. Mais le secteur privé reste à la traîne, en particulier sur des sujets comme la mixité des métiers. La Cour des comptes le souligne : le pilotage de la politique d'égalité est un enjeu trop important pour être traité à la légère. Il est temps que l'État se saisisse sérieusement de ce sujet.