Quel impact des Jeux olympiques et paralympiques sur la croissance de la France ? L’Insee a ses premières estimations, celles-ci seront publiées d’ici mercredi 30 octobre 2024.
Croissance : les JO donnent un (petit) coup de boost
Un léger rebond de 0,4% au troisième trimestre de 2024 grâce aux JO
Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (JOP) devraient offrir un léger coup de pouce à l'économie française. Celui-ci devrait atteindre 0,4 % du PIB, selon les prévisions de l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (Insee), qui seront publiées mercredi 30 octobre 2024. Toujours selon l'Insee, une hausse de 0,2 point serait directement attribuable aux JOP de Paris 2024.
Ce léger rebond a été soutenu par la baisse de l'inflation, qui est passée sous la barre des 2 %. À titre de comparaison, la croissance française était de 0,3 % et de 0,2 % du PIB aux deux premiers trimestres de l'année. Pour l'ensemble de l'année 2024, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) table sur une croissance de 1,1%. En définitive, l'impact des JO fût bien moins positif qu'espéré.
Un quatrième trimestre sous le signe de l’incertitude
Alors que l’effet des JO s’estompe, les signes d’une stagnation économique se multiplient pour la fin de l'année. L’Insee confirme que le climat des affaires s’est dégradé en ce mois d'octobre, en particulier dans le secteur industriel, ce qui assombrit les prévisions pour les prochains mois. L'investissement des entreprises, quant à lui, reste fragile en raison de l'instabilité politique marquée par les dissolutions législatives de l'été, d'une part, et surtout du fait des inquiétudes qui entourent le projet de loi de finances qui doit fixer le budget de 2025. Autrement dit, les entreprises, ne sachant pas à quelle sauce elles seront mangées en 2025, ont autant de mal à investir qu'à embaucher.
Le moral des ménages, indicateur essentiel pour la consommation, montre un recul pour la première fois depuis avril, précise encore l’Insee. Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, rappelle à nos confrères de La Tribune que « la grande interrogation, c’est la consommation des ménages, qui représente plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB). ». Cette prudence dans les dépenses des foyers pourrait peser lourdement sur l’activité économique du quatrième trimestre. D'autre part, Charlotte de Montpellier, souligne que « la question géopolitique va rester en avant-plan ces prochains mois », notamment avec un probable « regain de craintes » en cas de victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine.
2025 : une reprise fragile sous contrainte budgétaire
À l'horizon 2025, l’économie française s’apprête à relever le défi d'une reprise lente, mais surtout sous haute contrainte budgétaire. Le projet de loi de finances actuellement en discussion au sein de l'Assemblée nationale, qui fixe le budget de 2025, prévoit un effort budgétaire de 60 milliards d’euros pour maîtriser le déficit (baisse de 40 milliards des dépenses publiques et hausse de 20 milliards des recettes).
À noter par ailleurs que les agences de notation, notamment Moody’s, si elle n'a pas abaissé la note de la France, actuellement « Aa2 », a placé le pays sous « perspective négative ». Si une dégradation de la note souveraine devait avoir lieu, celle-ci pourrait alourdir encore davantage le coût de la dette, qui s'élève désormais à près de 3 200 milliards d'euros, un risque majeur pour une économie en quête de stabilité. Selon l’Insee, une reprise timide pourrait se dessiner au premier semestre 2025, avec une croissance qui ne dépasserait probablement pas 0,1 %. Pour Patrick Martin, président du Medef, ce pronostic signifierait « qu’on est déjà légèrement en récession ».