La récession pose sa valise en Allemagne
L'Allemagne ne semble pas prête à sortir de la récession. Pour 2024, le gouvernement allemand prévoit en effet une baisse du Produit Intérieur Brut (PIB) de 0,2 %, chiffre qui devrait être confirmé par le ministre de l'Économie le 9 octobre 2024. Un nouveau recul qui, s'il se confirme, s'ajouterait à celui de 2023 (-0,3 % de PIB) et ferait de 2024, la deuxième année de récession consécutive pour l'Allemagne.
L'économie allemande, première en Europe et troisième au niveau mondial, est particulièrement vulnérable à la hausse des prix de l'énergie, mise au grand jour par la crise ukrainienne, au déclin de ses exportations, et à la contraction de son marché intérieur.
Crise de l'industrie allemande
L'industrie allemande est en pleine crise. Les commandes ont chuté de 5,8 % en août 2024, selon l'Office Destatis, avec une baisse de 10,9 % pour les commandes nationales et de 2,2 % pour les commandes internationales. Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW, explique : « les indicateurs avancés sont en baisse, les prévisions diminuent, et les mauvaises nouvelles s'enchaînent, ce qui fait que tout donne l'impression d'une récession ». Ces signaux négatifs s'accompagne par une stagnation de la consommation, les ménages allemands étant de plus en plus prudents, notamment en raison de la dépendance énergétique de l'Allemagne, en témoigne les répercussions de la guerre en Ukraine. Deux principaux secteurs sont particulièrement impactés : l'industrie manufacturière et la filière automobile, notamment depuis la suppression des aides à l'achat d'un véhicule électrique et la confirmation de l'interdiction de vente de véhicules thermiques d'ici à 2035. Le fleuron Volkswagen envisage de fermer certaines de ses usines sur le sol allemand, ce qui serait une première dans son histoire.
Pour tenter d'inverser la tendance, le gouvernement allemand a annoncé des mesures pour relancer l'économie, telles que des allègements fiscaux, une réduction des coûts énergétiques pour les entreprises, et des incitations pour attirer des travailleurs qualifiés étrangers. Le ministre de l'Économie allemand se veut néanmoins rassurant. Robert Habeck garde en effet son optimiste avec des prévisions de croissance allant de 0,8 à 1,1 % du PIB allemand pour l'année 2025, et de 1,6% pour 2026.