Thames Water, la plus grande compagnie d’eau du Royaume-Uni, fait face à une amende record de 104 millions de livres pour des déversements massifs d’eaux usées dans les cours d’eau et sur le littoral. Le régulateur Ofwat est déterminé à sanctionner ces pratiques négligentes.
Royaume-Uni : sanction record pour pollution de l’eau avec des eaux usées
Pollution des eaux : une amende historique pour Thames Water
Thames Water, fournisseur d'eau à Londres et ses environs de plus de 15 millions de consommateurs, est au cœur d'un scandale environnemental. Accusée de déverser des eaux usées non traitées dans les cours d'eau et sur les côtes, l'entreprise pourrait recevoir une amende de 104 millions de livres, la plus élevée jamais infligée par Ofwat, le régulateur britannique de l'eau. Cette sanction s'inscrit dans le cadre d'une enquête exhaustive qui a révélé des manquements graves dans la gestion des infrastructures de l'entreprise. Les décharges non contrôlées ont causé une pollution significative, entraînant une pression croissante sur les autorités pour qu'elles agissent.
Le secteur de l'eau au Royaume-Uni souffre de sous-investissements. Les infrastructures, en grande partie héritées de l'époque victorienne, ne sont pas à la hauteur des besoins actuels. Les valves de débordement, conçues pour des utilisations exceptionnelles lors de fortes pluies, sont régulièrement employées pour déverser les eaux usées, aggravant ainsi la pollution. Ofwat souligne que Thames Water, ainsi que Yorkshire Water (risque de 47 millions de livres d'amendes) et Northumbrian Water (risque de 17 millions de livres d'amendes), n'ont pas modernisé leurs installations ni assuré une gestion adéquate des décharges d'eaux usées. Ces pratiques ont mené à une dégradation de la qualité des eaux britanniques.
Thames Water est déjà en grande difficulté financière
Thames Water, déjà lourdement endettée, se trouve dans une situation financière précaire. La perspective de cette amende record accentue les spéculations sur la nécessité d'un plan de sauvetage public coûteux si l'entreprise ne parvient pas à obtenir des financements privés. Les autorités et les écologistes, dont l'ONG Greenpeace, appellent à une révision complète de la gestion de ces entreprises, suggérant des mesures drastiques comme l'interdiction des dividendes et des bonus pour les dirigeants responsables de ces infractions.
La réaction des parties prenantes à cette crise est unanime : des changements structurels sont indispensables. Le gouvernement britannique et Ofwat doivent non seulement sanctionner les infractions passées, mais aussi mettre en place des régulations plus strictes pour prévenir de futurs abus. Greenpeace insiste sur l'importance de ressources additionnelles pour les régulateurs et sur la reconnaissance de l'échec de la privatisation des services d'eau. Les consultations publiques, prévues jusqu'au 10 septembre 2024, permettront de déterminer les mesures définitives. La décision finale, attendue pour la fin de l'année, sera cruciale pour l'avenir de la gestion de l'eau au Royaume-Uni.