Les entreprises cotées dans le monde entier ont battu un nouveau record de redistribution de dividendes au printemps 2024, selon le dernier rapport de Janus Henderson. Cette performance témoigne de la forte croissance des bénéfices, notamment dans le secteur bancaire et la tech américaine.
Dividendes : l’année 2024 sera historique pour les actionnaires
Le deuxième trimestre de 2024 a été marqué par une redistribution historique de 606,1 milliards de dollars de dividendes à travers le globe, soit une augmentation de 5,8 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre, tiré de l’étude réalisée par la société de gestion Janus Henderson, souligne la tendance de certaines entreprises à favoriser leurs actionnaires malgré les fluctuations économiques mondiales.
Une année exceptionnelle pour les actionnaires
En excluant les effets de change et les versements exceptionnels, la hausse des dividendes atteint 8,2 %. Les banques ont joué un rôle clé dans cette progression, représentant à elles seules un tiers de l’augmentation sous-jacente des dividendes par rapport à 2023. Ce secteur, soutenu par la hausse des taux d'intérêt, reste un pilier solide pour les investisseurs en quête de rendement.
Les grandes entreprises technologiques américaines ont également contribué à la hausse globale des dividendes. Parmi elles, Meta, dirigée par Mark Zuckerberg, a annoncé en début d’année son premier dividende de 50 centimes par action, marquant ainsi une nouvelle ère pour le groupe. Alphabet, la maison-mère de Google, lui a emboîté le pas en avril en dévoilant un dividende de 20 centimes par action, avec l’intention de distribuer des dividendes trimestriels. Ces annonces témoignent de la volonté de ces entreprises matures de redistribuer leurs excédents de liquidités à leurs actionnaires.
Selon Jane Shoemake, gérante de portefeuille chez Janus Henderson, cette stratégie représente un « signal très positif » pour la croissance mondiale des dividendes, ces entreprises ayant atteint un stade de maturité où la redistribution des liquidités devient une norme. « Cela pourrait également encourager d'autres entreprises à suivre cet exemple », ajoute-t-elle.
L'Europe en tête de la distribution de dividendes
Cette dynamique a des répercussions importantes sur l’attrait de ces entreprises pour les investisseurs, notamment ceux dont les stratégies reposent sur les dividendes. L'introduction de cette politique de redistribution pourrait même inciter d’autres secteurs technologiques à emboîter le pas.
En Europe, les dividendes ont également été soutenus par un effet saisonnier fort, les entreprises ayant tendance à distribuer leurs dividendes au printemps. Le Vieux Continent a ainsi atteint un niveau record avec 204,6 milliards de dollars versés au deuxième trimestre, soit une hausse de 7,7 % en glissement annuel. La France, notamment, a enregistré une performance historique avec 58,6 milliards de dollars de dividendes versés sur la même période, portés par les résultats d’Hermès et Airbus, et soutenus par les contributions de BNP Paribas et Axa.
Les banques européennes, qui ont profité de l'augmentation des taux d'intérêt, ont contribué à plus de la moitié de la croissance des dividendes en Europe. La Suisse, l’Espagne et l’Italie ont également connu des hausses significatives, renforçant la tendance globale à la redistribution des excédents de trésorerie.
Janus Henderson a révisé à la hausse ses prévisions pour l’année 2024. Le gestionnaire d’actifs mondial estime désormais que les entreprises cotées verseront un montant record de 1.740 milliards de dollars de dividendes, soit une progression de 6,4 % par rapport à 2023. Cette prévision marque une nouvelle étape dans l’augmentation des dividendes mondiaux, signalant la résilience des entreprises face à un contexte économique incertain.