Un apatosaure de 150 millions d’années, surnommé Vulcain, a été vendu aux enchères pour 6 millions d’euros dans les Yvelines. Ce spécimen de 22 mètres de long devient le plus grand dinosaure jamais vendu en France. Retour sur une vente spectaculaire qui fascine autant qu’elle interroge.
Insolite : ça vous dirait un squelette de dinosaure pour 6 millions d’euros ?
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Publié le 24 novembre 2024 à 14h00
Squelette de dinosaure : de la terre américaine aux enchères françaises
Le 16 novembre 2024, le château de Dampierre-en-Yvelines a accueilli une vente exceptionnelle : Vulcain, un squelette de dinosaure de 22 mètres de long, a été adjugé pour 6 millions d’euros, frais inclus. Ce colosse, vieux de 150 millions d’années, représente une nouvelle espèce d'apatosaure. L’acheteur, un collectionneur anonyme, souhaite confier cette pièce unique à un musée. « Nous sommes heureux que l’acquéreur ait pour dessein de le prêter à une institution », a précisé Olivier Collin du Bocage, commissaire-priseur. Ce dinosaure aurait atteint l'âge de 45 ans.
Découvert en 2018 dans le Wyoming, Vulcain, composé de 75 à 80 % de ses os originaux, a été mis au jour grâce à des fouilles financées par un investisseur français entre 2019 et 2021. Aux États-Unis, la législation permet à des particuliers d'acquérir des concessions pour y excaver des fossiles. Après son extraction, le squelette a traversé l’Atlantique pour être restauré en France. Pour les scientifiques, cette découverte a une double valeur : historique et paléontologique. Le contrat de vente prévoit que les paléontologues puissent continuer à étudier ce géant, apportant un éclairage sur les écosystèmes du Jurassique.
Quand l’art et la science se croisent
Si certains voient dans ces ventes une forme de marchandisation du patrimoine, d'autres y perçoivent une opportunité. « C’est un beau galon posé dans le marché des dinosaures », se réjouit Olivier Collin du Bocage. Ce marché florissant attire les passionnés et les musées, faisant du squelette de dinosaure un objet d'art et de science. En confiant Vulcain à un musée, l’acquéreur anonyme participe à cette dynamique où la préservation et la diffusion du savoir prennent le pas sur la spéculation.
La question de l’accueil du géant se pose désormais. Vulcain, pesant une vingtaine de tonnes de son vivant, ne passera pas inaperçu. Les musées belges et français se positionnent déjà pour l’exposer. Outre la mise en valeur de l’apatosaure, il s’agira d’assurer son accès aux chercheurs tout en séduisant le public.