À Paris, les automobilistes découvrent petit à petit que le gazole disparaît des pompes de certaines stations-service. Depuis le 1ᵉʳ octobre 2024, la mairie interdit la vente de diesel dans quatre stations TotalEnergies. Une décision qui bouleverse la routine des professionnels et des particuliers.
Carburant : la fin du diesel à Paris se rapproche
Par
Modifié le 3 octobre 2024 à 12h03
La mairie de Paris bannit le diesel de certaines stations TotalEnergies
Depuis le 1ᵉʳ octobre 2024, quatre des quinze stations-service TotalEnergies de Paris ne peuvent plus vendre de gazole. Ces stations se situent aux portes d'Aubervilliers, d'Issy-les-Moulineaux et d'Orléans. Le Conseil de Paris a voté cette modification des contrats de concession cet été, imposant une interdiction de vente de diesel dans ces stations. Si cette décision touche déjà 25% des stations de la capitale, elle pourrait s’étendre aux onze autres stations lors des futurs renouvellements de concession. La mairie affiche ainsi clairement sa volonté de "dédieseliser" Paris, malgré l’impact direct sur les usagers encore tributaires du gazole.
L’arrêt de la vente de diesel dans ces quatre stations bouleverse le quotidien de nombreux automobilistes parisiens. Les artisans, entreprises et particuliers propriétaires de véhicules utilitaires fonctionnant au diesel doivent désormais chercher d'autres options pour faire le plein. Beaucoup d’entre eux se voient contraints de se rendre dans des stations situées à l’extérieur du périphérique, souvent mal dimensionnées pour absorber ce nouvel afflux de clients. La situation est d’autant plus délicate pour les services publics, les pompiers, la Poste, la RATP, la SNCF, qui représentent une part significative des volumes de diesel distribués. Au total, 750 000 pleins par an seraient concernés. « Mettre fin à la distribution de ce carburant de manière non concertée et non accompagnée, c’est mépriser tous les habitants. Cette surenchère écologique va plonger des centaines de milliers de gens dans l’incertitude, trop souvent vous semblez oublier que Paris ce n’est pas que les Parisiens », dénonce l'opposition.
Une mesure dans la lignée des politiques anti-pollution d'Hidalgo
La suppression de la vente de gazole à Paris n’est pas une surprise. Elle s’inscrit dans un calendrier de sortie du diesel établi il y a huit ans. La mairie a déjà exclu les véhicules diesel de sa flotte depuis 2020 et prévoit d'étendre progressivement cette mesure à toutes les stations parisiennes. Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, et son adjoint en charge des mobilités, David Belliard, martèlent que le diesel émet des microparticules nocives pour la santé, rappelant que « la pollution de l'air est responsable de 8 000 décès par an en Île-de-France ». L’objectif affiché est clair : pousser les automobilistes à opter pour d’autres modes de transport, la Ville revendiquant être « le territoire le plus densément maillé en transports en commun ».
La suppression du diesel dans ces stations TotalEnergies semble n’être que le début. À terme, la mairie compte étendre cette mesure à toutes les stations de Paris. Même Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, envisage d’appliquer des restrictions similaires dans la future zone du Grand Paris. Le calendrier pourrait cependant s’étaler sur plusieurs années, au gré des renouvellements de concession. La limitation de vitesse à 50 km/h sur le périphérique est aussi à prendre en compte pour les automobilistes.