Pour la Cour des comptes, le gouvernement devra faire un effort substantiel pour réduire la dette publique française. Celle-ci a atteint un niveau record en raison de l’impact des crises sanitaire et énergétique, mais également des mesures de soutien prises par l’exécutif, autrement dit le « quoi qu’il en coûte ». Le respect des règles européennes de discipline budgétaire dès 2024 est devenu un impératif.
Dette publique : la Cour des comptes exige une plus grande rigueur budgétaire
La Cour des comptes, présidée par l'ancien ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a prévenu le gouvernement qu'un effort substantiel en matière de dépenses publiques sera nécessaire pour ramener le déficit de la France dans les limites fixées par l'Union européenne d'ici 2027. Le gouvernement prévoit de réduire les dépenses de 10 milliards d'euros au cours du quinquennat, et des milliards supplémentaires sont prévus à partir du budget 2024. Le but est de réduire la dette publique à 108,3% du PIB en 2027, contre 111,6% fin 2022, et le déficit à 2,7% du PIB, soit en dessous de l'objectif européen de 3%.
Le boulet de la dette publique
Selon la Cour, cet objectif est réalisable, mais il nécessite un « effort substantiel » en termes de dépenses publiques. L'institution propose de profiter de la période à partir de 2023 pour retrouver des marges de manœuvre budgétaires et redresser les finances publiques. La Cour des comptes a également mis en doute les hypothèses macroéconomiques sur lesquelles repose le plan du gouvernement, les qualifiant d'« optimistes ». Les sages estiment que ces scénarios sous-évaluent l'effort nécessaire pour atteindre les objectifs financiers. De plus, certaines dépenses significatives sont déjà prévues, comme pour la défense, et d'autres seront nécessaires pour financer la transition écologique.
Des prévisions de croissance économique trop optimistes
Le défi de l'effort budgétaire est renforcé par l'augmentation de la charge de la dette avec la hausse des taux d'intérêt. Pour identifier des économies potentielles, le gouvernement a lancé une revue des dépenses publiques début 2023, qui examinera chaque année leur efficacité. La Cour des comptes appelle à une rigueur budgétaire plus grande pour faire face à la dette publique croissante. Le respect des règles européennes de discipline budgétaire est essentiel pour maintenir la santé et de la crédibilité financière du pays, qui voudra s'épargner l'humiliation d'une nouvelle baisse de sa note.