La dette publique française atteint aujourd’hui la somme colossale de 3 200 milliards d’euros, soit près de 112 % du produit intérieur brut (PIB). Mais qui sont ces créanciers ? Qui détient réellement cette montagne de dettes et quelles en sont les implications pour la France ?
Dette publique : où sont les 3 000 milliards ?
Une dette publique détenue à 25 % par la BCE
Depuis des décennies, la France finance ses déficits budgétaires en émettant des obligations sur les marchés financiers. Cette méthode d'emprunt permet de lever des fonds auprès d'investisseurs, qu'ils soient nationaux ou internationaux. Actuellement, près de 55 % de la dette publique est détenue par des créanciers étrangers, parmi lesquels des fonds de pension, des banques et des institutions financières. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’État ne s’endette pas via des prêts bancaires classiques, mais en vendant des titres financiers sur les marchés.
Une autre portion significative de la dette publique française, soit environ 25 %, est détenue par la Banque Centrale Européenne (BCE). Cela représente pas moins de 800 milliards d'euros. Ce soutien de la BCE a été crucial, notamment lors des dernières crises économiques, où elle a massivement racheté les obligations des pays européens pour stabiliser les marchés et éviter une hausse des taux d'intérêt. Sans ces interventions, les pays comme la France auraient vu leur solvabilité mise en péril. La BCE a ainsi joué un rôle de stabilisateur en maintenant des taux d'intérêt bas, ce qui a permis à l'État français de continuer à s’endetter à moindre coût.
Les risques d'une spirale d'endettement
Bien que la France ait pu continuer à s’endetter (à 112 % du PIB actuellement) grâce à la confiance des marchés, les signes de tension commencent à se faire sentir. La charge des intérêts de la dette publique représente aujourd'hui environ 50 milliards d'euros par an, et cette somme risque d'augmenter avec la remontée des taux d'intérêt. Si cette tendance persistait, la France pourrait connaître des difficultés similaires à celles de la Grèce en 2010. Ce n'est pas pour rien que le gouvernement de Michel Barnier va réduire certaines dépenses publiques pour alléger la pression sur les finances nationales.
Pour maintenir la confiance des créanciers, notamment étrangers, la France doit montrer qu’elle est capable de maîtriser ses finances. L'enjeu est de taille, car si la confiance venait à s’effriter, cela pourrait entraîner une hausse des taux d’intérêt, rendant le service de la dette encore plus coûteux. Toutefois, la situation reste pour l’instant sous contrôle, notamment grâce à la solidité économique du pays et à l’intervention de la BCE.