Dette : la cote d’alerte est dépassé

Avec une dette publique atteignant 113,7 % du PIB et un déficit de 6,2 %, la France doit faire face à une situation budgétaire préoccupante. Le nouveau Premier ministre François Bayrou appelle à un rééquilibrage sur dix ans, dans un contexte d’instabilité gouvernementale et de pressions économiques.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 31 décembre 2024 à 13h27
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Poor student, unemployment. Portrait of upset jobless girl in checkered shirt turning out empty pockets, showing no money gesture, worried about debts. indoor studio shot isolated on pink background - © Economie Matin
300 MILLIARDSL’Agence France Trésor prévoit d’emprunter un montant record de 300 milliards d’euros en 2025.

La dette publique française a atteint un nouveau sommet au troisième trimestre 2024, s’élevant à 3.303 milliards d’euros, soit 113,7 % du PIB, selon les données publiées par l’Insee. Ce niveau marque une augmentation de 71,7 milliards d’euros en seulement trois mois.

Une dette record qui ne cesse de gonfler

En comparaison, la dette s’élevait à 3.159 milliards d’euros au premier trimestre et à 3.228 milliards au deuxième trimestre. Cette progression est en grande partie due à la dette de l’État, qui a bondi de près de 60 milliards d’euros. Les administrations de Sécurité sociale et locales ont également contribué à cet alourdissement, bien que de manière plus modérée.

Le contexte international aggrave la situation : les taux d’intérêt sur les obligations d’État françaises à dix ans ont récemment grimpé à 3,07 %, un signe de la défiance des investisseurs. En 2025, l’Agence France Trésor prévoit d’emprunter un montant record de 300 milliards d’euros pour financer le fonctionnement du pays. La crainte est que les agences de notation ne dégradent la note de la France si aucun redressement rapide n'est en vue.

François Bayrou face à des choix délicats

Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, se retrouve au cœur de ce défi financier. Lors d’une intervention sur France 2, il a qualifié la situation de « dernière station avant la falaise ». Tout en se disant opposé à une surtaxation des entreprises, il a annoncé qu’il présenterait un budget à la mi-février 2025. Il s’est également déclaré ouvert à une discussion sur une réforme des retraites, envisageant notamment un âge de départ à 64 ans. Selon l’Institut Montaigne, l’annulation de la réforme coûterait 8,2 milliards d’euros, un chiffre qui pourrait encore compliquer la situation budgétaire.

Les projections du précédent gouvernement prévoyaient une réduction du déficit public sous la barre des 3 % d’ici 2029, mais ces objectifs semblent aujourd’hui hors d’atteinte. Dans l’immédiat, François Bayrou souhaite mettre en œuvre un plan de rééquilibrage sur dix ans, une approche qu’il avait déjà recommandée en tant que haut-commissaire au Plan.

Toutefois, les économistes restent sceptiques sur la faisabilité de ces mesures, soulignant la nécessité de stimuler la croissance pour accompagner la réduction de l’endettement. Avec une dette publique qui a triplé en vingt ans, la France se trouve dans une situation complexe, accentuée par une instabilité politique. Alors que François Bayrou tente d’apporter des réponses, la pression des marchés et des agences de notation ne laisse que peu de marge de manœuvre. Le chemin pour retrouver une stabilité budgétaire s’annonce long et semé d’embûches.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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