La déscolarisation massive à l’échelle mondiale entraîne des pertes économiques annuelles de 10.000 milliards de dollars. Dans un rapport alarmant, l’Unesco souligne l’importance de l’éducation pour le développement économique et social global.
La déscolarisation, un coût exorbitant pour les nations selon l’Unesco
Dans une étude publiée lundi 17 juin 2024, l'Unesco alerte sur la déscolarisation. Actuellement, 250 millions d'enfants ne vont pas à l'école, représentant 16% des jeunes du primaire à la fin du secondaire. Cette absence d'éducation de base engendre non seulement un manque à gagner en termes de compétences individuelles mais aussi des pertes énormes pour l'économie mondiale. Les régions les plus touchées, comme l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud, voient jusqu'à 88% des enfants privés de compétences de base, accentuant la disparité en matière de développement.
La déscolarisation, des conséquences financières très lourdes
Les gouvernements subissent des pertes fiscales massives dues à la déscolarisation, estimées entre 1 100 et 3 300 milliards de dollars annuellement. Ce manque à gagner est le résultat direct de faibles qualifications, qui se traduit par des salaires plus bas et donc des recettes fiscales diminuées. Ce déficit entrave la capacité des États à financer des infrastructures publiques essentielles, notamment des systèmes éducatifs plus inclusifs et efficaces.
Sans un investissement adéquat dans l'éducation, les pays restent piégés dans un cercle vicieux de pauvreté et de faible productivité, limitant leur développement économique et social. L'Organisation onusienne pour l'éducation, la science et la culture anticipe également des lacunes éducatives pour 2030. « L'Agenda 2030 pour le développement durable promet de ne laisser personne de côté. Cette promesse repose, entre autres, sur la garantie d'une éducation de qualité inclusive et équitable et la promotion des opportunités d'apprentissage tout au long de la vie pour tous (ODD 4), ainsi que sur l'atteinte de l'égalité des genres et l'autonomisation de toutes les femmes et les filles (ODD 5). Mais à plus de la moitié de la période de mise en œuvre, atteindre cet agenda ambitieux d'ici 2030 représentera un défi. », peut-on lire dans ce rapport.
Investir dans l'éducation, un retour sur investissement indéniable
L'investissement dans des systèmes éducatifs accessibles et de qualité pourrait transformer radicalement l'économie mondiale. Réduire de 10% le nombre d'enfants non scolarisés pourrait augmenter la croissance mondiale de 1 à 2%. « Si les gouvernements redoublaient d'efforts pour que chaque enfant soit scolarisé et acquière des compétences de base, le futur PIB mondial augmenterait de plus de 6500 milliards de dollars par an, sans parler de l'élimination des coûts sociaux », précise l’Unesco dans son rapport.
Même dans les pays à haut revenu, un enfant sur quatre manque de compétences fondamentales. L'impact est donc global, nécessitant une mobilisation internationale pour renforcer les politiques éducatives et réduire les inégalités flagrantes en matière d'éducation. Le rapport souligne également que financer une éducation de qualité constitue une démarche efficace pour favoriser le développement économique. Sans investissements adéquats dans l'éducation, les gouvernements se retrouvent avec des ressources économiques réduites.