Dépenses scolaires : 40 % des parents au bord de l’asphyxie financière

Selon une étude récente menée par Cofidis en partenariat avec CSA Research, un constat alarmant se dégage : 40 % des parents français déclarent éprouver des difficultés à financer les dépenses liées à l’éducation de leurs enfants. Cette situation, révélée dans un contexte de hausse continue des prix, reflète une précarité financière croissante qui affecte une large frange des familles, et ce, malgré des arbitrages budgétaires souvent sévères.

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Par Nicolas Egon Publié le 28 août 2024 à 15h30
 Dépenses scolaires : 40 % des parents au bord de l’asphyxie financière
35 %Pour certains parents, les dépenses consacrées aux enfants peuvent représenter jusqu'à 35 % du budget total

Des dépenses lourdes et inégales

Les parents interrogés estiment que plus d’un quart de leur budget mensuel (28 %) est consacré à leurs enfants, un chiffre qui monte à 35 % pour les parents qui se sentent en difficulté​. Les postes de dépenses les plus conséquents incluent l’alimentation, avec un budget annuel moyen de 974 euros, suivi par les frais de scolarité et de garde (803 euros), et les vacances (789 euros)​. Notons que pour les parents d’enfants de moins de trois ans, les frais de garde explosent à 2 055 euros par an, accentuant davantage la pression sur les budgets des jeunes familles​.

Cette charge financière n’est pas homogène et varie en fonction du sexe, de l’âge et de la situation socio-économique des parents. Ainsi, les femmes et les jeunes parents, notamment ceux âgés de moins de 35 ans, se disent plus souvent en difficulté (46 %), contre seulement 24 % des hommes. De plus, les classes populaires sont particulièrement affectées, avec une proportion significative de 51 % de parents en difficulté​.

Rentrée scolaire : un moment de tension économique aiguë

Le poids financier de la rentrée scolaire est un autre point de tension majeur. Les parents prévoient de dépenser en moyenne 452 euros pour la rentrée 2024, un montant qui peut grimper jusqu’à 599 euros pour les parents d’enfants âgés de 6 à 10 ans​. Cette période de l’année est particulièrement difficile en raison des hausses de prix ressenties par 79 % des parents, en particulier sur les postes tels que l’alimentation, les fournitures scolaires et l’habillement​​.

Pour faire face à ces coûts, une majorité de parents adoptent des stratégies d’adaptation budgétaire. Parmi ces stratégies, on retrouve la réduction des achats non essentiels, le recyclage des équipements existants, et le recours à l’achat d’articles de seconde main. Environ 48 % des parents optent pour ces solutions afin de limiter les dépenses, tandis que 40 % se tournent vers des achats d’occasion​.Les difficultés financières ne sont pas sans conséquences sur le bien-être des parents.

L’étude montre que l’inquiétude et l’anxiété sont des sentiments prédominants parmi eux. En effet, 61 % des parents affichent un état d’esprit négatif lorsqu’ils pensent à l’avenir de leurs enfants. Cette anxiété est particulièrement marquée chez les parents d’enfants au collège et chez les jeunes adultes, catégories où les émotions négatives surpassent largement les positives​.

Les alternatives de financement : une solution à double tranchant

Face à ces difficultés, certains parents envisagent le recours à des solutions de financement telles que le crédit à la consommation. Près de 37 % des parents considèrent cette option comme utile pour financer les dépenses liées à l’éducation, notamment pour les études supérieures. Cependant, cette solution est loin de faire l’unanimité, et elle est majoritairement rejetée par les parents qui préfèrent éviter d’alourdir leur endettement​.

La situation des parents français face aux dépenses liées à l’éducation de leurs enfants est de plus en plus préoccupante. Avec une part croissante de leur budget consacré à ces dépenses et une inflation persistante, les parents doivent faire face à des choix difficiles. Les stratégies d’adaptation, bien qu’efficaces à court terme, ne suffisent pas toujours à compenser la pression économique. Le recours au crédit à la consommation, bien que perçu comme un dernier recours pour certains, n'est pas sans risque. Il est crucial que les décideurs politiques et les institutions financières prennent conscience de cette réalité pour offrir des solutions adaptées et durables.

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