Le déficit public continue de se creuser en France. Face à cette situation, la Banque de France se montre très critique des efforts faits par le gouvernement. Selon son gouverneur, ils ne sont pas à la hauteur de la situation des finances publiques.
Déficit public : le tacle de la Banque de France au gouvernement
Un déficit public qui continue de se creuser
En plein cœur de Paris, lors d'une allocution remarquée à l'université Paris Dauphine, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a lancé un véritable pavé dans la mare. Sa cible : la gestion des finances publiques par le gouvernement. Avec une pointe d'exaspération, il souligne une tendance inquiétante : depuis quinze ans, la France ne respecte pas ses engagements financiers. En clair : les différents gouvernements successifs n’arrivent pas à atteindre leur objectif en matière de réduction du déficit public.
Ce n'est pas tant la récente dégradation du déficit, qui a grimpé à 5,5 % du PIB contre les 4,9 % escomptés, qui irrite le gouverneur. C'est plutôt l'absence d'une volonté pour engager un grand plan d’économie. Cette situation est un signal d'alarme pour le gouvernement. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Bercy prévoit de faire encore 20 milliards d’euros d’économies en 2025.
Entre économies et nécessités
François Villeroy de Galhau ne prône pas une austérité aveugle, mais plutôt une gestion avisée des finances de l'État. Avant même de songer à ajuster la fiscalité, que ce soit par la taxation des superprofits ou par d'autres mesures ciblées, il est impératif de se pencher sur les dépenses. L'objectif affiché par le gouvernement de réduire le déficit public sous la barre des 3 % du PIB d'ici 2027 semble ambitieux. Pour y parvenir, le plan d'économies déjà en route ne sera pas suffisant. Des coupes budgétaires significatives seront obligatoires dans un futur proche.
Mais au-delà des chiffres, ce que le gouverneur appelle de ses vœux, c'est une réelle prise de conscience. Il est crucial d'optimiser les dépenses, en garantissant que chaque euro dépensé soit pesé. François Villeroy de Galhau souhaite un dialogue ouvert et constructif entre l'État, les collectivités locales et les acteurs sociaux pour améliorer la situation.