Santé : Déficit de l’hôpital public, un avis qui alerte

C’est un avis peu amène que vient de rendre public le Comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie. Il prend un sens particulier à l’aune de la mobilisation actuelle des acteurs de l’hospitalisation privée contre le traitement discriminatoire dont ils sont la cible. Le Comité y exprime en effet sa préoccupation majeure quant à l’aggravation du déficit des hôpitaux publics, « un point de fuite de l’Ondam qui s’élargit » en dépit de la hausse des dotations versées.

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Par Lamine Gharbi Publié le 22 avril 2024 à 5h30
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hopital, france, dépense, budget, économies, déficit - © Economie Matin
1,2 MILLIARD €Les trente-deux centres hospitaliers universitaires (CHU) français ont atteint un déficit cumulé de 1,2 milliard d'euros fin 2023

Le Comité fait part de son incompréhension face à la « sous-activité récurrente » des établissements de santé publics par rapport aux prévisions, et demande des explications. Il enjoint le Gouvernement à ne pas se contenter d’accorder à l’aveugle des rallonges budgétaires, mais à prendre enfin les mesures qui, au-delà du « soutien financier », permettront de résorber ce déficit croissant. En clair, des économies d’efficience drastiques à l’hôpital public sont requises...

Cet avis fait pleinement écho à ce que la Fédération de l’Hospitalisation Privée pointe depuis des mois. Nous n’avons cessé d’alerter sur ce pilotage délétère consistant d’un côté à surfinancer la sous-activité, et à colmater les brèches sans vision ni volonté d’enrayer la spirale déficitaire ; et d’autre part, contre toute logique, à pénaliser les établissements de santé privés qui ont un niveau d’activité plus dynamique, en réponse aux besoins de santé des populations. La meilleure illustration de ce dynamisme étant la contribution substantielle des hôpitaux et cliniques privés au rattrapage des soins après la crise sanitaire : 400 000 actes en 2022 et 2023.

« Soigner moins pour gagner plus » ne peut tenir lieu plus longtemps de ligne directrice des décisions prises par le ministère de la Santé. Dans une période de forte contrainte budgétaire, il est incompréhensible de discriminer les acteurs de santé qui concilient un niveau d’activité soutenu au service des patients, et une efficience avérée. L’hospitalisation privée réalise 35% de l’activité hospitalière en France, en « dépensant » seulement 18% des ressources de l’assurance maladie.

La situation actuelle ne rend service à personne : ni à l’hôpital public qu’on maintient ainsi davantage dans ses difficultés, au lieu de trouver les vrais leviers de solution ; ni aux autres acteurs de santé qui sont lésés et discriminés au nom du « il faut sauver le soldat hôpital public » ; et surtout, ni aux patients et au système de santé.

S’il en était encore besoin, cet avis vient renforcer la pertinence et la légitimité de la mobilisation de notre profession, et du mot d’ordre d’arrêt d’activité à partir du 3 juin. Notre détermination est grande, mais nous avons besoin de vous : je vous invite à signer, faire signer et diffuser notre pétition vers celles et ceux qui défendent l’équité au service de l’accès aux soins.

change.org/MobilisationHopitalPrive

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Agé de 59 ans, Lamine Gharbi est président de la Fédération de l’Hospitalisation Privée depuis juin 2014. Il est également président de « Cap Santé », groupe privé régional d’établissements de soins de proximité. Les 18 établissements de Cap Santé, dont le siège est à basé à Pézenas (Hérault), se situent dans l’Hérault, l’Aude et le Gard. Ils sont organisés en filières et couvrent la plupart des disciplines médicales. Implantés en métropole, mais aussi en proximité sur des territoires isolés qui sont l’origine et l’ADN du groupe, ils accueillent 150 000 patients chaque année, dont 80 000 au sein de 4 services d’urgences. Le groupe compte 2000 salariés et 3000 collaborateurs au total, avec les 350 médecins et leurs équipes. Lamine Gharbi s’est engagé dans l’action syndicale en devenant en 1993 membre du conseil d’administration de la FHP Languedoc-Roussillon. Deux ans plus tard, il est élu membre du bureau, puis trésorier (1997), vice-président (2004), puis président du syndicat régional (2007). En 2008, Lamine Gharbi devient président du syndicat de spécialité FHP-MCO et membre du bureau de la FHP, devenu le Comité exécutif. Le 25 juin 2014, Lamine Gharbi est élu président de la FHP. Il est réélu le 27 juin 2017 puis le 1er décembre 2020, avant cette réélection du12 décembre 2023.

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