En 2025, le budget de la Défense française grimpe à 50,5 milliards d’euros, une augmentation conforme à la loi de programmation militaire. Alors que la situation géopolitique mondiale se dégrade, le gouvernement de Michel Barnier poursuit les efforts précédents pour moderniser les armées.
Armées : comme attendu, le budget de la défense 2025 augmente
Une hausse conforme à la LPM pour le budget des armées
Le projet de loi de finances 2025, dévoilé publiquement le 10 octobre 2024, marque une augmentation notable du budget de la défense, comme annoncé hier, atteignant 50,5 milliards d’euros, soit une hausse de 3,3 milliards par rapport à 2024. Cette progression respecte la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, qui vise à renforcer les capacités militaires de la France. La répartition des crédits évolue légèrement. La part dédiée aux salaires baisse à 27 %, contre 29 % en 2024, malgré la création de 700 postes supplémentaires (630 pour l'État et 70 pour le CEA-DAM (Direction des applications militaires du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives). Le budget alloué à l'innovation, au renseignement, aux infrastructures et aux petits équipements augmente, passant de 12 % à 16 %. Les fonds pour les opérations extérieures et les missions intérieures diminuent, passant de 2 % à 1 %. Enfin, la dissuasion nucléaire, toujours une priorité, reste stable à 14 %.
Cette augmentation globale, bien que conforme aux engagements pris auprès de l’Otan, témoigne d’une volonté claire de modernisation. Une hausse des crédits de 30 % est prévue entre 2023 et 2030. Le ministère des Armées a précisé que cette enveloppe permettra de financer plusieurs grands programmes d’armement, avec une hausse de 16 %, notamment pour l’innovation et la défense nucléaire.
En 2025, les priorités budgétaires sont claires : le renouvellement des équipements, la cybersécurité et l’intelligence artificielle. Parmi les investissements, le ministère prévoit l’acquisition de 14 Rafales supplémentaires et de 300 blindés neufs, sans oublier la poursuite des efforts en faveur de la modernisation des sous-marins et des porte-avions. L’accent est également mis sur les drones, l’espace et la lutte cyber, nouveaux champs de bataille de demain. Avec une enveloppe de 10,6 milliards d’euros pour les programmes d’armement, la France se prépare à répondre aux défis de demain.
Défense : une adaptation face aux différents conflits
Le contexte géopolitique mondial, marqué par la guerre en Ukraine et les tensions au Moyen-Orient, impose à la France une reconfiguration de ses priorités militaires. Emmanuel Macron avait d’ailleurs évoqué aux militaires le 13 juillet 2024 la nécessité de réajuster la LPM pour mieux correspondre aux nouvelles menaces. Ainsi, le budget 2025 prend en compte ces bouleversements en allouant une part importante aux opérations extérieures, comme les missions Lynx et Aigle en Europe de l’Est. Ces efforts visent à garantir que la France reste prête face aux conflits de haute intensité, tout en répondant à ses engagements internationaux.
Malgré l’augmentation du budget, cet effort pourrait ne pas suffire. La France consacre désormais 2 % de son PIB à la Défense, comme l’exige l’Otan, mais les besoins liés à la modernisation et à l’entretien des forces armées dépassent parfois les capacités budgétaires disponibles. Les dépenses imprévues liées aux opérations extérieures ou aux aides militaires, notamment à l’Ukraine, pèsent également sur ce budget.