Le budget de la défense en 2025 sera plus important, affirme le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Pourtant, cette augmentation est loin de dissiper les incertitudes entourant les dépenses militaires.
Budget 2025 : la Défense fait fi de l’austérité et obtient une hausse
Le Budget de la Défense sera bien en hausse
En 2025, le budget de la défense atteindra les 50,5 milliards d’euros, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2024, a assuré Sébastien Lecornu, ministre des Armées, dans une interview au magazine Le Point le 2 octobre 2024. Une progression notable, puisque les crédits militaires ont déjà connu une hausse de près de 10 milliards d’euros depuis son arrivée en 2022. Cependant, des doutes planent quant à la réalisation de ces ambitions. Le Premier ministre, Michel Barnier, a insisté sur la nécessité de réduire les dépenses publiques pour contenir le déficit à 5 % du PIB en 2025, bien au-dessus de l’objectif de 3 % fixé par l’Union européenne.
Malgré cette annonce, l’équation budgétaire reste délicate. La LPM (Loi de programmation militaire), dotée de 413 milliards d'euros, prévoit un doublement du budget des armées d’ici à 2030, par rapport à 2017, pour atteindre 67,4 milliards d’euros. Pourtant, les pressions sur les finances publiques pourraient limiter les ambitions de ce plan. L’avenir de projets clés, comme la défense antiaérienne (5 milliards d’euros), les munitions (16 milliards d’euros) ou encore le développement des drones (5 milliards d’euros), pourrait dépendre des arbitrages budgétaires à venir. Le ministre Lecornu insiste sur une gestion exemplaire des dépenses militaires : « Notre souveraineté passe aussi par la maîtrise de la dépense publique, et le ministère des Armées doit être irréprochable dans l’utilisation de l’argent du contribuable. »
Des incertitudes jusqu'au 10 octobre 2024
L’un des enjeux majeurs de cette hausse budgétaire concerne le développement des drones militaires. Sébastien Lecornu a évoqué « l’échec collectif » de la France dans ce domaine d'il y a 10 ou 15 ans. Aujourd’hui, il souhaite « sauter une génération technologique » pour combler ce retard et renforcer la souveraineté française. Le président de la République suit de près ce dossier et exerce, selon Lecornu, « une saine pression » sur ce projet. Mais face aux restrictions budgétaires, le financement des technologies de défense reste en suspens. La question est de savoir si les fonds prévus seront réellement disponibles pour permettre à la France de rattraper son retard dans ce secteur stratégique.
Le budget alloué aux différents ministères sera dévoilé lors de la présentation du projet de loi de finances le 10 octobre 2024. Les propos de Michel Barnier laissent toutefois entrevoir des ajustements possibles, au vu des difficultés financières du pays. Le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal avait pourtant transmis un plafond prévisionnel en septembre, dans un document appelé « tiré à part », garantissant l’augmentation des crédits de la mission Défense. La hausse du budget de la défense, bien que « plus importante » qu’en 2024, pourrait finalement être moins significative que prévu.