Pouvez-vous vous présenter, ainsi que Workiva, et nous parler de votre rôle ?
Je suis Nicolas Letavernier, Directeur développement France chez Workiva. Je dirige une équipe de directeurs de comptes, dont le rôle est d’accompagner nos clients dans la prise en main de nos solutions de reporting intégré. Mon objectif est d'aider les entreprises à connecter leurs données issues de diverses sources directement à leurs rapports financiers, réglementaires et de performance, tout en leur assurant un niveau de sécurité et de conformité optimal. Cela implique également la préparation des entreprises aux exigences réglementaires telles que l'ESEF, ou les nouvelles directives de la CSRD.
Chez Workiva, nous avons pour mission de favoriser un reporting transparent pour un monde meilleur. Nous proposons la principale plateforme cloud mondiale permettant un reporting intégré et sécurisé, répondant ainsi aux demandes des parties prenantes en matière d'engagement, de transparence et de divulgation de données financières et non financières. Workiva offre également la seule plateforme SaaS unifiée qui rassemble le reporting financier, ESG (environnemental, social et gouvernance), et GRC (gouvernance, risques et conformité) de ses clients dans un environnement contrôlé, sécurisé, et prêt pour l'audit.
Pourquoi la CSRD est-elle importante ?
La CSRD marque une avancée majeure, car elle place le reporting de durabilité au même niveau que le reporting financier. Cette directive impose à plus de 49 000 entreprises de l'UE de fournir des informations sur leur durabilité de manière transparente, comparable et fiable, tout en influençant un grand nombre d'entreprises à l'échelle mondiale. Pour les organisations concernées, elle provoque des changements profonds, remettant en question les pratiques de reporting traditionnelles et soulevant des enjeux autour de l'intégration de la durabilité dans la stratégie et la gestion des risques.
A terme, la CSRD a pour objectif de standardiser et d'améliorer la qualité des informations communiquées par les entreprises, faisant de cette directive un élément clé au-delà des frontières de l'UE. Son application a déclenché une évolution globale des méthodes de reporting, et la plupart des dirigeants d'entreprises prennent aujourd’hui la mesure de la nécessité de fournir des données répondant aux attentes des parties prenantes et des investisseurs à travers le monde.
Comment les entreprises peuvent-elles s'adapter à l'évolution du paysage réglementaire ?
Depuis l'adoption de la CSRD, l'exigence mondiale de responsabilité, de transparence et de compatibilité s'est nettement intensifiée. Les attentes des entreprises en matière de reporting ont augmenté, tant envers elles-mêmes que de la part de leurs parties prenantes. Les nouvelles obligations annuelles de divulgation en matière de durabilité ont conduit à repenser les méthodes de collecte de données au sein des chaînes d'approvisionnement, pour s'aligner sur un marché en constante évolution. Une avancée indispensable pour les entreprises qui souhaitent rester compétitives, conformes, et pour appréhender correctement les risques et opportunités liés à la durabilité.
Naviguer dans ce nouveau paysage de manière efficace est crucial pour assurer sa conformité. Les entreprises doivent désormais démontrer leur impact sociétal et leur résilience à long terme à travers leur reporting. Cependant, la période de transition pour se conformer aux nouvelles réglementations pose des défis, notamment l'intégration des données ESG dans le processus de reporting financier. Cela exerce une pression supplémentaire sur les équipes interfonctionnelles, déjà confrontées à des contraintes de ressources et de délais.
Le reporting intégré et sécurisé est devenu le standard mondial pour le reporting ESG. Avec la demande croissante des investisseurs et des régulateurs d’intégrer les données financières et ESG dans le processus de prise de décision, les entreprises doivent prioriser les technologies qui facilitent cette adaptation, notamment pour réduire toute intervention manuelle. Sans cette adaptation, elles auront du mal à absorber la charge de travail supplémentaire imposée par des réglementations comme la CSRD, le CSDDD, et la règle de divulgation climatique de la SEC.
Qu'est-ce que la comptabilité carbone ? Quelles mesures les entreprises doivent-elles prendre pour assurer une gestion efficace de cette dernière ?
La comptabilité carbone, ou comptabilité des gaz à effet de serre (GES), permet aux entreprises de mesurer les émissions dont elles sont responsables, aussi bien de manière directe qu'indirecte. À l'image de la comptabilité financière, qui évalue les performances économiques des entreprises, la comptabilité carbone rend l'impact climatique quantifiable et communicable. Elle fournit les indicateurs indispensables pour établir, suivre et communiquer les objectifs de neutralité carbone, renforçant ainsi la transparence sur le marché mondial.
L'adoption d'un système de reporting intégré garantit que les données et objectifs liés aux GES sont en adéquation avec les informations relatives aux calculs financiers et à la mesure d’impact des autres aspects ESG, comme les enjeux environnementaux et sociaux. Ce système facilite la gestion du côté des entreprises et assure une communication cohérente auprès des régulateurs, investisseurs, et autres parties prenantes concernées par l'audit. De plus, pour gérer la comptabilité carbone de manière optimale, l'utilisation de technologies de support assure aux entreprises une traçabilité complète des données, preuves à l’appui, et des autorisations détaillées, favorisant une préparation adéquate aux audits.
Quels conseils donneriez-vous aux dirigeants concernés par la CSRD ?
Les nouvelles réglementations, telles que la CSRD, combinées aux exigences de transparence et de cohérence, font converger durabilité, reporting financier, gestion des risques, audit, et contrôles, rendant chacun de ces éléments interdépendants. Si la technologie est souvent perçue comme un simple « facilitateur » dans les entreprises, elle devient ici incontournable pour leur permettre de faire face à cette complexité.
Le développement durable aura toujours besoin d'experts, cependant dans un secteur où les talents sont rares, les entreprises vont devoir s'appuyer sur des outils technologiques avancés pour combler les lacunes. Elles doivent agir sans plus attendre : celles qui se lanceront proactivement dans la démarche disposeront d’un avantage compétitif qui leur ouvrira la voie à une réussite durable, face à l'évolution constante des exigences réglementaires.