Crytomonnaie : règle n°1, maîtriser ses émotions

Extrait du livre de Romain Ducat, Petit guide pour s’enrichir avec les cryptomonnaies, aux Éditions l’Archipel, 2024.

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Par Romain Ducat Publié le 16 mars 2024 à 14h00
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Crytomonnaie : règle n°1, maîtriser ses émotions - © Economie Matin

Ne vous faites pas piéger par le cycle émotionnel des cryptomonnaies

Dans un marché aussi volatil que celui des cryptos, avec des cours épousant régulièrement les contours de montagnes russes, des envolées vertigineuses suivies de chutes abyssales, on a très vite fait de perdre le contrôle de ses émotions. Pensez donc : en pleine alt season, notamment sur des altcoins dont la capitalisation totale n’excède pas quelques centaines de millions de dollars, voire quelques dizaines de millions de dollars, il n’est pas rare d’assister à des appréciations de cours de 1.000 %, de 1.500%, voire davantage, en quelques semaines à peine (en tout cas lors des cycles précédents).

Qu’on se le dise : cette volatilité exceptionnelle serait considérée comme anormale sur un marché dit mature, ce que le néophyte ignore généralement. Le néophyte peut au contraire, dans ces cas-là, être enclin à penser que la tendance ne va pas s’arrêter en si bon chemin, que le cours déjà multiplié par dix ou douze par rapport au prix d’achat pourrait très bien encore doubler, ou tout au moins qu’il ne redescendra jamais (j’en sais quelque chose, je suis passé par là, comme évoqué plus haut). Il est alors aveuglé par l’avidité (greed) et rate ainsi le plus haut et l’occasion d’une plus-value proprement extraordinaire.

Car une fois que le cours de la crypto, monté aussi haut et aussi vite, a entamé sa chute, le néophyte, obsédé par le cours record que sa crypto a effleuré, souvent l’espace d’une journée à peine, voire quelques heures ou quelques minutes, refuse de vendre à un prix inférieur, suppose ou espère qu’un rebond lui permettra de retrouver ce cours. Incapable de vendre, il regarde sa plus-value potentielle fondre comme neige au soleil à mesure que le cours redescend vers son cours d’achat.

Et encore. À supposer que le même néophyte ait investi en plein bull market, en pleine hype, sujet à ce que les Anglo-Saxons appellent le FOMO (fear of missing out, la peur de manquer une occasion) – ce qui peut arriver quand, par crainte de ne pas profiter de la hausse, on achète poussé par l’avidité, sans tenir compte du cours relatif à la valeur intrinsèque du projet –, il n’est pas rare alors de voir le cours de la crypto en question plonger très en deçà du prix d’achat.

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Affolé par sa moins-value potentielle qui ne cesse d’augmenter, désireux de limiter ses pertes, le néophyte vendra alors dans la panique, finissant par enregistrer, après une plus-value potentielle, une moins-value bien réelle, dans un premier temps soulagé d’échapper à ce piège et de limiter ses pertes, avant de céder à l’amertume. Dégoûté, ou à court de liquidités, il jettera l’éponge, abandonnant définitivement un marché qui, abordé avec plus de sang-froid, aurait pu lui être très profitable. Il s’agit là d’un schéma classique, bien connu des professionnels de la Bourse, qui repose avant tout sur la courbe des émotions successives par lesquelles il est fréquent de passer.

Les théoriciens de la finance comportementale ont identifié un cycle des émotions en quatre phases qu’il est important de connaître pour maîtriser les siennes :

  1. Optimisme, enthousiasme, emballement et euphorie.
  2. Anxiété, déni, crainte, désespoir.
  3. Panique, capitulation, découragement, dépression.
  4. Espoir, soulagement et optimisme

Étant passé par toutes ces phases, je peux témoigner de l’acuité de ce schéma. C’est guidé par l’optimisme, persuadé que le Bitcoin allait s’imposer, qu’en 2017 j’ai commencé à investir. J’ai connu l’enthousiasme, l’emballement, puis l’euphorie, en décembre de la même année, en voyant la valeur de mon investissement multipliée par près de huit, euphorie qui m’a aveuglé au point que je n’ai rien vendu...

Après avoir traversé l’anxiété, le déni puis la crainte, à mesure que le cours du BTC n’en finissait pas de plonger, sans y céder complètement, j’ai été proche du désespoir, fin 2018, quand il est retombé aux alentours de 3.000 dollars. Si la capitulation se traduit par la vente d’actifs dévalués, par conséquent à perte, n’ayant, grâce à la force de ma conviction (ou en tout cas de mon autopersuasion), ni cédé à la panique ni capitulé, j’ai évité cette phase particulièrement douloureuse, souvent fatale en termes d’investissement.

Mais je n’ai pas échappé à l’amertume provoquée par mon incapacité à vendre à temps (d’autant que l’on regrette en ces occasions les liquidités que l’on aurait pu dégager pour racheter plus tard à prix cassés, comme semblent l’avoir fait certains des analystes que je suis sur Internet).

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En 2017, Romain Ducat achetait ses premiers bitcoins entre 1.400 et 3.000 euros, cours très inférieur aux sommets atteints depuis. Après avoir gagné durant des années sa vie en spéculant sur les crypto- monnaies, il s’est décidé à livrer ses trucs de connaisseur dans son livre Petit guide pour s'enrichir avec les cryptomonnaies, aux Éditions l'Archipel, 20024

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