Croissance : le gouvernement plus pessimiste pour 2024

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a dévoilé ses plans pour le budget 2024. Un budget qui prévoit une croissance économique moins dynamique et un effort significatif pour réduire l’endettement du pays. Mais l’exécutif nie toujours qu’il s’agisse d’un « budget d’austérité ».

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 15 septembre 2023 à 6h30
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Croissance : le gouvernement plus pessimiste pour 2024 - © Economie Matin
1%Le gouvernement prévoit une croissance de 1% en France en 2023.

2024 : une croissance revue à la baisse

Bruno Le Maire a annoncé le 14 septembre 2023 que la croissance économique, bien qu'elle continue de progresser en 2024, sera moins robuste que prévu. Les prévisions initiales tablaient sur une croissance de 1,6%, mais elles ont été révisées à 1,4%. La croissance risque donc d'être moins forte que prévu, mais supérieure à celle attendue pour 2023. Soit 1%, selon le gouvernement, environ 0,9% selon la Banque de France et l'Insee.

Malgré cette révision, le ministre reste optimiste quant à la poursuite de la croissance en 2024. « Elle sera tirée par notre production manufacturière, par la sortie définitive de la crise inflationniste et par la reprise de la consommation », a déclaré Bruno Le Maire le 14 septembre 2023.

Budget 2024 : 16 milliards d'euros d'économies

Pour faire face à l'endettement croissant de la France, le gouvernement a identifié des économies potentielles de 16 milliards d'euros pour le budget 2024. L'une des principales mesures d'économie sera la suppression progressive du bouclier tarifaire pour l'électricité, représentant un gain de 10 milliards d'euros. Et autant d’argent que paieront en plus les ménages français et les petites entreprises.

D'autres mesures d'économie comprennent la réduction des aides aux entreprises (4,5 milliards d'euros), des coupes dans la politique de l'emploi (1 milliard d'euros) et une économie de 700 millions d'euros grâce à la réforme de l'assurance-chômage.

Le ministre espère faire baisser le déficit public à 2,7% à la fin du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron, en 2027. S’il y parvient, la France reviendra alors dans les paramètres prévus par l’Union européenne, soit un déficit public annuel maximum de 3%.

Des mesures pour augmenter les recettes

Bruno Le Maire a également évoqué plusieurs initiatives visant à augmenter les recettes de l'État. Parmi elles, une taxation des "surprofits" des sociétés concessionnaires d'autoroutes et une augmentation de la taxe sur le gaz. Le gouvernement envisage également de s'attaquer à la fraude fiscale, espérant récupérer 1,5 milliard d'euros par an d'ici 2027. Ce qui est bien loin des près de 100 milliards de fraude fiscale annuelle estimée. Rien que la fraude à la TVA, réalisée par les entreprises, coûte plus de 20 milliards d’euros par an, selon l’Insee.

D'autres mesures comprennent l'introduction d'un impôt minimal sur les sociétés, qui devrait rapporter 1,5 milliard d'euros dès 2026. Inversement la suppression de la CVAE, un impôt de production, devrait coûter 1 milliard d'euros en 2024 au budget.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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