Le redressement économique de ce début d’année ne concerne pas que la France, dont la croissance au premier trimestre a surpris. Plusieurs autres économies européennes sont également bien orientées.
L’étonnante croissance en France et en Europe en début d’année
Au premier trimestre 2024, la France a surpris les économistes en affichant une croissance de 0,2% de son produit intérieur brut (PIB). Ce résultat dépasse les prévisions initiales qui tablaient sur une stagnation économique, et suggère une reprise plus robuste que prévue.
La croissance européenne soutenue par les principales économies
Cet élan est principalement soutenu par une augmentation de la consommation des ménages et par les investissements des entreprises, soulignant une confiance renouvelée dans le potentiel économique du pays. La Banque de France, ayant anticipé ce mouvement, avait ajusté ses prévisions à la hausse, contrairement à l'Insee qui avait prévu une croissance nulle entre janvier et mars.
Cette reprise française intervient dans un contexte européen globalement favorable. L'Allemagne, l'Espagne et le Portugal ont également enregistré des taux de croissance supérieurs aux attentes, avec respectivement 0,2%, 0,7% et 0,7% de croissance au premier trimestre 2024. Ces performances sont particulièrement notables étant donné que plusieurs de ces économies sortaient d'une période de contraction ou de croissance très modérée.
Ce regain d'activité en France et ailleurs est crucial pour l'économie européenne, car il pourrait contribuer à stabiliser et à stimuler la zone euro dans son ensemble. Chaque dixième de point de croissance est essentiel pour atteindre les objectifs de croissance fixés par le gouvernement français à 1% pour l'année en cours. Ce seuil est ambitieux, mais les signes actuels de résilience pourraient être de bon augure pour le reste de l'année.
Le cas américain
La prudence reste de mise, cependant, comme l'indique Pierre Jaillet, économiste et chercheur associé à l'Institut Jacques Delors. « Il faut être assez modeste et humble sur les chiffres au premier trimestre et surtout ne pas s'emballer sur une petite reprise supérieure par rapport aux prévisions », prévient-il à l'AFP, suggérant que ces résultats encourageants ne devraient pas masquer les défis structurels persistants.
Aux États-Unis, la situation économique au premier trimestre de 2024 contraste avec l'élan observé en Europe. La croissance du PIB américain a ralenti, atteignant 1,6% en rythme annualisé, ce qui représente une décélération notable par rapport aux 3,4% enregistrés lors du dernier trimestre de 2023. Ce ralentissement est inférieur aux attentes des analystes qui prévoyaient une croissance de 2,2%, selon le consensus de Market Watch.
Cette performance modeste est ajustée de l'inflation, ce qui signifie que les chiffres reflètent une croissance économique réelle, dépourvue des effets de la hausse des prix. Bien que cette croissance de 1,6% aurait pu susciter un certain optimisme chez les investisseurs, espérant une éventuelle baisse des taux d'intérêt par la Fed en réponse à une économie ralentie, l'inflation sous-jacente, excluant les variations de l'énergie et de l'alimentation, s'est avérée plus forte qu'attendu.