La Banque de France a confirmé une croissance modeste de 0,1% du PIB pour le deuxième trimestre 2023, signalant un ralentissement marqué de l’inflation. Cette situation intervient après une progression de 0,2% au premier trimestre. Les détails de cette évolution économique sont révélés dans la dernière note de conjoncture de la Banque.
La croissance a stagné en France au deuxième semestre 2023
Une résilience économique malgré le ralentissement de la croissance
Au cours du deuxième trimestre 2023, l'économie française a continué à faire preuve de résilience. En dépit d'une croissance modeste, l'activité a légèrement progressé dans l'industrie en juin 2023, avec une progression plus marquée dans les services et le bâtiment, en particulier le second œuvre. Ces données sont basées sur une enquête mensuelle menée par la Banque de France auprès d'environ 8500 entreprises entre le 28 juin et le 5 juillet, publiée le 10 juillet 2023.
Les prévisions pour juillet 2023 indiquent une stabilisation de l'activité dans l'industrie, une progression dans les services et un recul dans le bâtiment. Ces tendances suggèrent une économie qui, bien que ralentissant, continue de montrer des signes de résistance dans certains secteurs.
Inflation : les prix continuent d’augmenter, mais moins vite
Le deuxième trimestre 2023 a également été marqué par un ralentissement notable de la hausse des prix pour les entreprises. Pour le troisième mois consécutif, les industriels ont signalé une baisse nette des prix des matières premières et une stabilisation des prix des produits finis. Ces baisses se répercutent avec un décalage sur les prix de détail que paient les ménages. De fait, les prix à la consommation, dont le ralentissement a déjà commencé, devraient poursuivre cette tendance.
Dans l'industrie, seulement 8% des entreprises ont déclaré avoir augmenté leurs prix de vente en juin, un plus bas depuis début 2021. Dans l'agroalimentaire, 9% des entreprises ont augmenté leurs prix en juin 2023, contre 39% en juin 2022 ou encore 10% en mai 2023. Dans le secteur du bâtiment, ce sont 12% des entreprises qui ont augmenté leurs prix en juin 2023, contre 15% le mois précédent.
L'inflation a atteint 4,5% sur un an en juin, selon un chiffre provisoire de l'Institut national de la statistique (Insee). La Banque de France prévoit un reflux plus marqué de la hausse des prix à la consommation au cours du second semestre de 2023, qui se poursuivrait l'année suivante. Cette situation pourrait avoir des implications pour le pouvoir d'achat des ménages et la demande globale.
Croissance française : les perspectives pour le troisième trimestre
Pour le troisième trimestre, les chefs d'entreprise anticipent une stabilité de l'activité dans l'industrie, une progression dans les services et un recul dans le bâtiment. Les difficultés d'approvisionnement se stabilisent à des niveaux relativement bas dans le bâtiment (16% des entreprises les mentionnent en juin, après 15% en mai) et dans l'industrie (23%, comme en mai).
L'indicateur d'incertitude de la Banque de France remonte sensiblement dans les services et le bâtiment. Dans l'industrie et le gros œuvre du bâtiment, les carnets de commande se stabilisent à des niveaux inférieurs à leur moyenne de long terme. La situation de trésorerie reste jugée dégradée dans l'industrie et dans les services.
Les attentes pour le reste de l'année
Selon les données à haute fréquence, que la Banque de France suit à titre de complément pour les secteurs de services non ou seulement partiellement couverts par l'enquête, les services de transports connaîtraient, comme en mai 2023, une forte croissance. Dans le secteur du commerce en revanche, la valeur ajoutée ralentirait en juin.
« Pour le deuxième trimestre, la prévision de + 0,1% est inchangée par rapport au mois précédent. Si l'enquête est meilleure qu'anticipé pour le mois de juin 2023 dans les services et le bâtiment, l'intégration des données de production dans les services de l'Insee, en baisse au mois d'avril, contrebalance cette surprise positive sur l'activité du trimestre. Au total, la prévision pour le deuxième trimestre, ainsi que les premières indications pour le troisième trimestre, sont en ligne avec la trajectoire de croissance des projections macroéconomiques publiées en juin 2023 », conclut l’institution dans son point de conjoncture.