L’année 2024 s’annonce difficile pour le secteur immobilier français. Entre la multiplication des agences en difficulté, la chute des transactions et la réduction des effectifs chez les promoteurs, la crise immobilière actuelle dessine un paysage préoccupant pour l’ensemble de la filière.
La crise dans l’immobilier touche aussi les agences et les promoteurs
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Publié le 12 avril 2024 à 11h30
22%Le nombre de transactions dans l'ancien a reculé de 22% en 2023.
Le secteur immobilier en France traverse une période particulièrement compliquée en ce début d'année 2024. Avec 374 agences immobilières déjà en situation de défaillance et l’annonce de trois plans sociaux par des promoteurs, dont celui de Bouygues Immobilier, le constat est sans appel.
Un secteur immobilier sous tension
Le cabinet Altares repris par Capital révèle un nombre de défaillances deux fois supérieur à celui de l'année précédente sur le même trimestre, signe d’une détérioration rapide de la santé économique du secteur. Thierry Millon, directeur des études chez Altares, souligne que bien qu’une stabilisation soit observée dans certains départements, les disparités régionales restent marquées, notamment en Île-de-France qui enregistre son pire premier trimestre depuis vingt ans.
Cette situation alarmante trouve ses racines dans le recul drastique du nombre de transactions dans l’ancien, qui a chuté de 22 % en 2023, marquant le pire déclin depuis cinquante ans selon la FNAIM. Une baisse qui a directement impacté le chiffre d’affaires des agences immobilières, contraintes pour certaines de mettre la clé sous la porte.
La crise ne s’arrête pas aux agences immobilières. Les constructeurs font face à des obstacles de taille, avec une hausse des taux d’intérêt, des difficultés d’accès aux crédits et une augmentation des coûts des matériaux. Ces facteurs ont conduit à une baisse significative de la construction de nouveaux logements, particulièrement les maisons individuelles, dont les ventes ont chuté de près de 68.000 en 2023 selon la Fédération française du bâtiment (FFB).
Résultat, la filière construction comptabilise 4.400 entreprises en défaillance au premier trimestre 2024, représentant 24 % des faillites d’entreprises de l'année précédente.
Les constructeurs également touchés
Face à cette crise sans précédent, les promoteurs sont contraints de prendre des mesures drastiques. AST Groupe, numéro deux de la construction de maisons individuelles en France, a suspendu la cotation de son titre suite à des difficultés financières, en quête de solutions pour assurer la continuité de ses activités. Cette annonce s'inscrit dans une série de plans sociaux initiés depuis janvier, avec notamment Bouygues Immobilier qui prévoit de supprimer 225 emplois.
En parallèle, la diminution des autorisations de construction, qui atteint -21,8 % par rapport à l’année précédente, met en lumière la gravité de la situation. Des initiatives comme celle de Nexity, qui a vendu sa branche « services aux particuliers » pour 440 millions d’euros, illustrent les efforts de restructuration et de désendettement entrepris par les acteurs du secteur pour faire face à cette crise d’ampleur.
L’année 2024 se profile comme une épreuve de taille pour le secteur immobilier français. Entre défaillances accrues, baisse des transactions et mesures de restructuration, les professionnels du domaine sont mis à l’épreuve d’une conjoncture exceptionnellement défavorable, les obligeant à s’adapter et à innover pour surmonter les difficultés.