La colère gronde dans le monde agricole français, et les actions à venir promettent de perturber le transport des marchandises. Le 4 novembre 2024, la Coordination Rurale du Lot-et-Garonne (CR47) a annoncé une mobilisation visant à bloquer le fret ferroviaire dans tout le sud-ouest de la France, avec un appel à manifester devant les préfectures dès le 19 novembre 2024 si aucune mesure forte et immédiate n’est prise par le gouvernement. Cet ultimatum pourrait déclencher une série d’actions de grande ampleur dans les semaines à venir.
Crise : Les agriculteurs menacent de bloquer le fret ferroviaire
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Publié le 5 novembre 2024 à 6h30
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Revendications des agriculteurs : pourquoi la Coordination Rurale appelle à l'action ?
La CR47, représentante d'une partie du secteur agricole particulièrement affectée par les crises économiques et climatiques récentes, dénonce une série de problématiques majeures :
- Érosion des revenus agricoles : Les coûts de production en hausse et les prix de vente stagnants ou en baisse pèsent lourdement sur les exploitations, mettant en péril la viabilité de nombreuses fermes.
- Absence de soutien adapté : Les subventions et les aides perçues comme insuffisantes par les agriculteurs ne couvrent plus les besoins actuels, notamment face à la flambée des coûts de l'énergie et des intrants (engrais, produits de protection des cultures, etc.).
- Protection de la souveraineté alimentaire : La CR47 souligne l'importance de préserver l'indépendance alimentaire de la France. Elle avertit des risques liés à la disparition progressive des agriculteurs, estimant que sans un soutien renforcé, la production alimentaire nationale pourrait s'effondrer.
José Perez, coprésident de la CR47, a précisé lors d'une interview que ce mouvement se veut « un ultime sursaut au gouvernement ». « Si rien ne change, les agriculteurs bloqueront le fret alimentaire dès le 20 novembre pour donner un avant-goût de ce que sera notre pays, demain, sans agriculteur », a-t-il ajouté.
La mobilisation prévue : un plan d'actions et un blocage du fret ferroviaire
La Coordination Rurale a planifié une série d'actions de manière progressive et symbolique. Le 19 novembre 2024, les agriculteurs se rassembleront devant leurs préfectures pour demander une audience avec les préfets.
En l’absence de réponse satisfaisante, ils passeront à des actions plus radicales :
| Date | Action prévue |
|---|---|
| 19 novembre | Manifestation devant les préfectures |
| 20 novembre | Blocage des transports de fret alimentaire |
| Mi-novembre (date en attente) | Manifestation de soutien avec la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) |
Cette escalade dans les actions de protestation pourrait se généraliser si le gouvernement reste inerte face aux revendications. La FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et les Jeunes Agriculteurs ont déjà exprimé leur solidarité avec le mouvement en annonçant leur propre mobilisation nationale à partir de mi-novembre, sans toutefois préciser de date.
Le blocage du fret ferroviaire : des conséquences économiques lourdes
Le blocage du fret ferroviaire, un acte symbolique mais aux conséquences tangibles, pourrait affecter de nombreux secteurs, au-delà de l’agriculture. Selon la CR47, en paralysant les transports de produits alimentaires, elle cherche à attirer l’attention sur l'importance des agriculteurs dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire. Une telle action entraînerait des répercussions directes, notamment :
- Ralentissement des chaînes d'approvisionnement : La paralysie du fret pourrait retarder la livraison de denrées essentielles, affectant les supermarchés, les grossistes et les marchés locaux.
- Hausse des prix alimentaires : En limitant l’accès aux produits frais, un blocage prolongé pourrait entraîner une hausse temporaire des prix pour les consommateurs, accentuant ainsi la tension sur les ménages.
- Impact sur l’économie nationale : L’industrie de la transformation et de la distribution alimentaire, dépendante des transports ferroviaires pour la livraison en vrac, verrait ses coûts augmenter face aux perturbations logistiques.
José Perez insiste : « On ira bloquer le pays si on ne nous entend pas. Cela laisse deux semaines pour récolter le peu qu'on a et pour semer. Après, on est prêt. » Cette déclaration souligne la détermination de la CR47, qui ne reculera pas sans obtenir un engagement gouvernemental fort.
Pourquoi la situation est-elle aussi tendue entre le gouvernement et les agriculteurs ?
Les difficultés rencontrées par les agriculteurs de Lot-et-Garonne ne sont pas isolées. Elles reflètent une crise systémique qui touche l’ensemble du secteur en France. Entre le changement climatique, qui rend les récoltes de plus en plus incertaines, et la concurrence accrue sur les marchés internationaux, les producteurs français doivent composer avec une pression économique constante. Une pression qui a augmenté d’un cran avec le retour des discussions de l’accord de libre-échange Mercosur à Bruxelles, accord que les agriculteurs dénoncent tout comme une partie de la classe politique française.
Les actions de la CR47 illustrent un mal-être profond au sein de la profession, partagé par d'autres syndicats agricoles. En se concentrant sur le fret ferroviaire, les agriculteurs espèrent une réaction rapide du gouvernement pour éviter des mesures encore plus radicales.