Les taux des crédits immobiliers en France ont fortement augmenté entre 2021 et 2023, dépassant les 4% fin 2023. Heureusement, les spécialistes s’attendent à une baisse de ces taux en 2024, à mesure que la situation économique s’améliore sur le front de l’inflation.
Crédit immobilier : l’apport atteint un tiers du prix d’achat
Mais, en attendant que cette baisse se concrétise et ait un réel effet sur l’accessibilité des crédits en France, les acheteurs doivent se préparer à fournir un apport record pour obtenir le financement.
Immobilier : le nombre de ventes en forte baisse
Selon Century 21, interrogée par My Sweet Immo, le nombre de transactions a chuté d'environ 16% en 2023, une baisse influencée par l'augmentation rapide des taux d'intérêt, le durcissement des conditions de crédit et une inflation élevée.
La raison ? Des prix encore très élevés. La baisse enregistrée par le réseau d’agences n’est que de 1,7% pour les maisons et de 3,4% pour les appartements, en termes de prix moyen au mètre carré, sur toute la France. Pour la région parisienne, sans surprise, la baisse est encore moins élevée : 1%. Or, selon Century 21, il faudrait une baisse de 10 à 15% pour que le marché immobilier de la région parisienne reprenne des couleurs. On est encore loin du compte.
Un apport record pour obtenir un crédit immobilier en France
La situation pourrait bien changer à cause de l’impossibilité des acheteurs d’obtenir un crédit immobilier. Outre les taux élevés, qui ont un effet direct sur les mensualités et donc l’endettement maximal de 35% des revenus disponibles fixé par le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), c’est l’apport nécessaire pour que le dossier de crédit soit accepté qui risque de bloquer le marché.
Selon Century 21, c’est simple : il a atteint « un niveau jamais égalé ». Au deuxième semestre 2023, l’apport avait atteint 36,6% du prix d’achat, en hausse de 2% par rapport aux six mois précédents.
« Les acheteurs qui s'en sortent le mieux sont les retraités : leur part progresse de +7% parmi les acquéreurs, confirme Century 21. La raison tient au fait qu'ils ne sont généralement que peu ou pas impactés par le durcissement des conditions d'emprunt et bénéficient souvent d'un apport personnel conséquent dû à la revente de leur précédent bien », explique Century 21.
Les primo-accédants et les plus jeunes, au contraire, sont coincés. Il leur est tout simplement impossible de garantir de telles sommes. Car, en euros, l’apport explose : pour un achat coûtant environ 250.000 euros, il frôle les 90.000 euros.