Face à la nécessité de réduire les dépenses publiques, la majorité parlementaire envisage de réviser le Compte Personnel de Formation (CPF), introduisant un reste à charge pour les salariés.
CPF : va-t-il y avoir un reste à charge pour se former ?
Le Gouvernement vise des économies substantielles
La majorité à l'Assemblée relance l'idée d'un reste à charge sur le CPF, ciblant un milliard d'euros d'économies demandées par l'exécutif. Cette proposition, qui surgit malgré les promesses antérieures du ministre du Travail, Olivier Dussopt, risque de rompre l'engagement de gratuité du dispositif de formation. Bruno Le Maire défend cette mesure comme « responsable et juste », tandis que l'opposition et les acteurs du secteur de la formation s'inquiètent d'un éventuel frein à l'accès à la formation continue.
Le gouvernement, qui avait déjà tenté de réguler le CPF en éliminant des formations jugées non qualifiantes, s'attend à des économies substantielles. De 2,4 milliards d'euros dépensés en 2022, l'objectif est de passer à 2 milliards en 2023. Le ministre du Travail a affirmé avoir « fait le ménage », anticipant des dépenses moindres sans besoin de reste à charge. Pourtant, les députés, sous pression budgétaire, poussent pour une mise en œuvre rapide du ticket modérateur.
CPF : certaines formations exemptées ?
Alors que le principe semble acté, les modalités concrètes restent à définir. Aucun montant pour ce reste à charge n'est encore public, et il semble que certaines formations pourraient être exemptées. Jean-René Cazeneuve, député Renaissance et rapporteur général du budget, signale dans les Échos que le reste à charge début 2024 toucherait principalement les salariés choisissant des formations non soutenues par leur employeur.
Christopher Sullivan, président des Acteurs de la Compétence, exprime son incompréhension sur BFM Business, mettant en avant l'équilibre budgétaire actuel du CPF. Il souligne l'importance du CPF dans les objectifs nationaux d'emploi, de reconversion et d'allongement de carrière, notamment pour les seniors. Avec six millions de Français ayant déjà bénéficié du CPF, principalement des employés et des ouvriers, la mise en place d'un reste à charge pourrait modifier profondément le paysage de la formation professionnelle en France.