La mobilisation contre la réforme des retraites reprend mardi 31 janvier 2023, réunissant à nouveau de nombreux Français dans la rue et augmentant ainsi le coût de la grève dans l’économie nationale et le secteur du tourisme.
Coût des grèves : l’impact de la mobilisation sur l’économie
Le cout des grèves et de la mobilisation face à l’économie nationale
Si les grévistes multiplient les journées de mobilisation nationale, ce n’est pas simplement pour s’offrir de la visibilité, c’est aussi parce que le coût des grèves a un impact sur l’économie. Les manifestations et les blocages offrent un moyen de pression sur le gouvernement. Au-delà même de pouvoir médiatiser un mouvement social par l’ampleur et la forme qu’il prend, une grève, comme celle que vit la France le mardi 31 janvier 2023, apporte un poids exceptionnel sur l’économie du pays, capable de forcer la discussion entre représentants et grévistes.
Si l’on rapporte ces pertes au PIB annuel, ces dommages sont relativement bas. Mais tout est relatif. À titre d’exemple, les précédentes grèves contre les réformes des retraites, en 1995 et en 2019, avaient eu un impact de 0,1 à 0,2 points du PIB. Ces pertes d’activité sont d’ailleurs bien souvent rattrapées par un rebond dans le semestre qui suit. Mais l’impact de la mobilisation est pour autant bien réel. Et ce sont le plus souvent les TPE et les PME qui sont en première ligne quand arrive la facture.
Impact des manifestations à l'international, et sur l'attractivité touristique
On pourrait penser que le coût de la grève est essentiellement constitué par l’absence au travail des grévistes, non rémunérés ce jour-là. Il faut voir plus large. Une simple ligne de métro parisien bloquée empêche de nombreux travailleurs de se rendre sur leur lieu de travail, ou tout du moins diminue leur productivité sur le jour de mobilisation. Quand on sait qu’une journée d’activité représente en France 8 milliards d’euros, et qu’une grève peut donc créer un manque à gagner de 4 milliards d’euros, alors on comprend que le coût de la grève n’est pas à négliger.
Enfin, il faut aussi considérer l’impact au long terme. La France est le pays qui comptabilise le plus de jours de grève par an du monde. Dans de telles conditions, c’est l’image même de la France qui en prend un coup. Et ce coût se répercute sur le tourisme. Baisse des réservations, manque à gagner des visites étrangères, le secteur du tourisme paye nécessairement l’addition. La facture finale du coût de la grève a beau ne pas représenter grand-chose face à l’économie nationale, on ne peut pas la nier pour autant, ni la prendre à la légère, surtout en cas de reconduite ou de prolongement du mouvement d’opposition à la réforme des retraites.