La Nouvelle-Calédonie traverse une crise économique et sociale majeure suite à la réforme électorale, avec des pertes estimées à plus de 2 milliards d’euros. Le Haut Commissariat de la République a déjà investi 250 millions d’euros en aides publiques, mais les troubles persistent, entraînant chômage et destruction massive des infrastructures.
Le coût économique colossal des émeutes en Nouvelle-Calédonie
La Nouvelle-Calédonie vit une période de troubles sans précédent depuis l'annonce de la réforme électorale. Le gouvernement local de Nouméa a révélé que cette crise a coûté au moins 2,2 milliards d'euros. Cette estimation englobe des pertes importantes pour le secteur privé, évaluées à 1,2 milliard d'euros, et pour les infrastructures publiques, chiffrées à 1 milliard d'euros.
Des mesures d'urgence pour rétablir l'ordre
Environ 700 entreprises ont été incendiées, pillées ou vandalisées, et 19 écoles, ainsi que plusieurs médiathèques et bureaux, ont été détruits. Le président indépendantiste, Louis Mapou, a souligné que ces dommages ont eu un impact sévère sur l'économie locale, mettant en chômage total ou partiel quelque 24.000 personnes, soit 25 % de la population active du territoire.
Le chômage sur l'île a augmenté de manière drastique, avec une hausse estimée à 234,5 millions d'euros sur l'année. Les pertes de recettes fiscales, de cotisations sociales et de taxes douanières liées à la destruction du tissu économique sont estimées à 364,4 millions d'euros. La situation économique est d'autant plus préoccupante que les aides publiques, bien que conséquentes, semblent insuffisantes pour redresser rapidement l'économie calédonienne.
Un avenir incertain pour la Nouvelle-Calédonie
Face à cette situation critique, le Haut Commissariat de la République a annoncé que l'État avait déjà versé plus de 250 millions d'euros en aides publiques pour tenter de contenir la crise. Cependant, élus et représentants du patronat locaux estiment que ce montant ne suffit pas pour couvrir les pertes subies et soutenir la reprise économique. Malgré les aides et la décision d'Emmanuel Macron de suspendre la réforme du corps électoral, les tensions restent vives sur l'île.
La persistance des troubles est illustrée par la récente décision du Haut Commissariat de renforcer les mesures de sécurité. Les rassemblements seront interdits du samedi matin au dimanche soir, et le couvre-feu, instauré depuis le début des violences, est prolongé jusqu'au 15 juillet. Ces mesures témoignent de l'urgence de rétablir l'ordre et de protéger les citoyens calédoniens.
La crise en Nouvelle-Calédonie a non seulement des conséquences économiques graves, mais elle met également en lumière les profondes divisions politiques et sociales au sein du territoire. Les décès de neuf personnes depuis le début des troubles le 13 mai dernier montrent la gravité de la situation. Les efforts de l'État pour apaiser les tensions et soutenir l'économie locale devront être soutenus par des initiatives à long terme pour reconstruire la confiance et favoriser le dialogue entre les différentes communautés.