Malgré une hausse de la fréquentation des trains express régionaux, la qualité de service fournie par SNCF Voyageurs reste en deçà des attentes. Un rapport de la Cour des comptes pointe les retards, annulations et autres manquements qui continuent de peser sur l’expérience des voyageurs, ainsi que sur la rentabilité de ce mode de transport, pourtant clé pour la mobilité régionale.
La Cour des comptes épingle les défaillances des TER
La Cour des comptes brosse un tableau inquiétant de l’état des services TER en France. Bien que les trains express régionaux soient utilisés par plus de 378 millions de voyageurs en 2023, le service n’a pas connu d’amélioration significative depuis la dernière analyse effectuée en 2019.
Des retards et des annulations toujours préoccupants
Les magistrats observent que les retards, annulations et autres défaillances persistent. La SNCF ne respecte pas ses engagements en matière de ponctualité : « Les trains prévus ne se sont pas présentés à la gare une fois sur dix en 2019 et une fois sur vingt en 2023 », soulignent les auteurs.
Les annulations de dernière minute, un problème récurrent, aggravent la situation. La Cour s’étonne d’ailleurs du fait que la SNCF ne dispose pas de données précises sur les annulations survenant moins de deux heures avant le départ, une information pourtant cruciale pour mieux comprendre l’ampleur des difficultés. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, jusqu’à 15 % des trains accusent des retards de plus de cinq minutes, alors que ces chiffres sont probablement sous-estimés, les retards inférieurs n’étant pas comptabilisés.
Des solutions encore insuffisantes pour améliorer les TER
Malgré une hausse notable de la demande – le nombre de voyageurs/km a crû de 50 % entre 2017 et 2023 – l’offre de transport ne parvient pas à suivre. Cette demande croissante, accentuée par la pandémie de Covid-19, met en lumière les faiblesses structurelles des TER. La qualité de service reste « préoccupante », selon la Cour, qui critique notamment une mauvaise gestion de la « surrocupation » des trains et des « causes internes » à l’entreprise, qui viennent s’ajouter aux aléas climatiques.
Par ailleurs, la SNCF peine à cerner le profil de ses usagers et leurs attentes précises, un manque d’analyse qui freine les améliorations nécessaires. La Cour des comptes estime que les efforts des régions pour inciter l’entreprise à respecter ses engagements, bien qu’intensifiés – avec des sanctions financières passant de 24,5 millions d’euros en 2019 à 43,2 millions en 2023 – restent insuffisants pour redresser véritablement la barre.
L’impact financier de ces défaillances est, lui aussi, non négligeable. Le rapport avertit qu’un tel niveau d’« aléa » empêche le développement de la fréquentation des TER, pourtant indispensables pour assurer la transition vers des modes de transport plus durables. Cela pénalise également les investissements publics massifs consacrés à ce secteur.